lundi 19 mai 2014

VOYAGE AU JAPON – JOUR 15 - MARDI 22 AVRIL 2014- HIROSHIMA


Note au départ : le lecteur pourra constater que quelques fois, il reconnaîtra des passages des guides « Voir » et « Michelin ». Cest volontaire, pour ajouter du contenu aux descriptions du voyage.


C’était une des raisons pour lesquelles j’ai voulu entreprendre ce voyage : constater comment un peuple a pu se relever du pire bombardement de l’histoire humaine. C’est d’abord bizarre de se retrouver sur les lieux d'une ville qui fut rasée de la carte en quelques secondes il y a près de 70 ans. L'hôtel où nous logeons, je le constaterai, se trouvait presque à l'épicentre de l'explosion. On a peine à imaginer l'endroit à cette époque, tellement la ville est maintenant toute reconstruite et moderne. Elle a des tramways. Pourtant Tokyo fut aussi presque entièrement rasée, mais par des bombes incendiaires. C'est l'arme qui fut utilisée qui rend le sentiment de destruction si brutal. Les victimes de la bombe qui ont survécu à lexplosion initiale avaient le complexe d'être une victime devant les autres japonais, et bien longtemps, à l'instar des victimes récentes de FUKOYAMA, on croyait que la radiation était contagieuse. Il n'était pas question que les nippons aient des enfants avec les victimes de HIROSHIMA et de NAGASAKI. Même chose actuellement pour les victimes de FUKOYAMA.
On se rend dabord vers le parc mémorial de la paix, où on peut déjà apercevoir le dôme de la bombe A comme on appelle le bâtiment qui a tenu debout suite à l'explosion. 
C'était le Bureau de promotion industrielle d'HIROSHIMA. Il semble que ce n'est qu'en 1966 qu'on ait finalement conclu de conserver ce dôme en souvenir de ce jour funeste. 


Le parc commémoratif abrite de nombreux monuments en l'honneur des 140,000 victimes de la bombe, dont le monument des enfants pour la paix, en l'honneur d'une petite japonaise qui a survécu 10 ans à la bombe pour ensuite décéder de leucémie.
Cette petite fille, nommée SADAKO, avait 2 ans le jour de l'explosion. En 1954, soit 9 ans après lexplosion de la bombe, la leucémie se déclara. Dans l'espoir de guérir, SADAKO se mis à plier 1000 grues de papier selon le style ORIGAMI. La tradition japonaise veut que la personne qui accomplit ce geste voie son vœu se réaliser. Malheureusement, elle ne pu que plier 644 grues avant de mourir de sa maladie. Son histoire bouleversa les écoliers de son école et ils décidèrent de compléter son œuvre, et de faire une levée de fonds pour concrétiser l'érection de ce monument. Depuis, tous les ans, des enfants du monde entier plient des grues et les envoient à HIROSHIMA.
On passe devant un petit amoncellement de terre devant lequel se trouvent deux pagodes stylisées et au dessus duquel on aperçoit aussi une petite pagode à 5 étages en béton. Très sobre. Cet amoncellement contiendrait les ossements des victimes qu'on n'a pas pu identifier. C'est le recueillement de notre guide SEKI-SAN qui m'a bouleversé. Elle a passé au moins 15 secondes la tête penchée, les deux bras le long du corps, à se recueillir devant ce monticule. Pourtant, je ne l'avais pas vu faire ce geste dans les très nombreux temples que nous avons visités. J'imagine difficilement comment un pays et ses citoyens peuvent se remettre d'un tel traumatisme. SEKI-SAN fut aussi très avare de commentaires sur les raisons pour lesquelles les américains ont utilisé la bombe A.
On passe ensuite devant le cénotaphe des victimes du bombardement. C'est à cet endroit qu'à chaque année, a lieu une cérémonie pour commémorer cet évènement tragique. Monument lui aussi très sobre, il s'agit d'une arche qui coiffe un tombeau où sont inscrits les noms de toutes les victimes qu'accompagne cet épitaphe: "Puisse les âmes reposer en paix, pour que l'enfer ne soit pas répété". L'arche est dans l'axe du Dôme de la bombe A.



On visite subséquemment le musée mémorial de la paix où on retrouve tous les renseignements sur les événements qui ont mené à la décision de larguer la bombe, sur l'explosion elle même et sur les conséquences de cette explosion sur les personnes qui ont survécues. Sont aussi exposés plusieurs objets ayant été déformés par l'explosion, dont cette montre, dont le boitier a presque fondu, et qui s'est arrêtée à 8h16 du matin. Visite faite dans le silence. On a peine à imaginer ce moment. Partie intéressante, on retrouve plusieurs lettres déclassifiées du département de la défense américaine ou sont écrites les discussions ayant mené au choix d'utiliser l'arme atomique et au choix des villes ciblées. 
Citons la lettre dAlbert Einstein adressée au président Roosevelt, lavertissant de la puissance de cette bombe et des conséquences dont découlera son développement. Je ne fais que mentionner qu'on retrouve des arguments politiques qui sont très troublants. Le développement de la bombe A à coûté 2 milliards de dollars au trésor américain. Une fortune à l'époque. Il fallait entre autre prouver au peuple américain que cette dépense était justifiée ! Aussi, comme les soviétiques venaient d'entrer dans cette guerre, on voulait leur montrer la supériorité américaine en armements. Rien à voir avec le fait de tuer plus de 100,000 personnes pour  sauver plus de vies américaines ou japonaises. Enfin, une véritable horreur qu'ont du vivre les habitants de cette ville.    
L'impression dominante qui m'anime après cette visite est celle de l'impuissance. Le fait que nous sommes totalement dépendants des décisions des dirigeants quant à notre survie, et le fait que nous navons aucune influence sur les motivations qui animent ces dirigeants, dont certains sont assis sur ces milliers de missiles nucléaires.
Je ne sais pas comment on a pu être en appétit après une telle matinée, mais on était en appétit et ce fut une bonne affaire car on aura affaire à un "Bouffe chrétien", dans un restaurant typique d'HIROSHIMA. Il s'agit de deux étages où sont séparées des petites concessions de 12-14 places qui servent la crêpe d'HIROSHIMA, le "fast food" japonais. La chef verse d'abord de la pâte à crêpe, puis une fois cuite, elle y pose beaucoup de chou râpé, trois tranches de gras. Elle renverse le tout et y ajoute des fruits de mer, d'autres légumes, de la viande, etc... Le tout, arrose d'une sauce style barbecue. Bon, j'en prendrais peut-être une autre fois, mais l'expérience en fallait la peine.
Puis, on fait un trajet de 15km en bus pour se rendre au sanctuaire de ITSUKUSHIMA, situé sur l'île de MIYAJIMA, joyau de la côte de SANYO. On s'y rend en bateau, trajet de 2 km à peu près. On aperçoit d'abord le TORII "flottant". 










On le nomme ainsi parce qu'à marée haute, il semble flotter sur l'eau. Ce TORII est célèbre. Il est acclamé par les NIPPONS comme lune des trois perspectives les plus spectaculaires du pays. 




Bâti sur pilotis, ce sanctuaire est une merveille comparable au Mont St-Michel. Symbiose entre un décor naturel et une architecture nipponne. Sur la jetée qui fait face à la mer, se trouve la plus ancienne scène de théatre NÔ du NIPPON. 










Du sanctuaire, en montant, on voit de nombreux temples dont le DAISHO-IN qui abrite un ensemble éclectique de statues bouddhiques et de divinités populaires. 
















Il y a même une forêt de petits AHARAT (en sanscrit) ou RAKHAN (en japonais), qui sont les 500 premiers disciples du bouddha, qui portent de petits chapeaux (parce quils sont illuminés). C'est le temple avec la plus grande influence du bouddhisme tibétain. 




On y retrouve des roues à prière en montant les escaliers, qui prennent la forme de la rampe d'escalier et un très gros chapelet. 













On y retrouve aussi une oeuvre faite de sable de couleurs très variées qui a dû demander des heures de travail et une patience d'ange.


De retour à l'hôtel, on se dirige vers un autre hôtel où on déguste un autre souper japonais préparé devant nous par un chef sur une plaque. On nous sert pour la deuxième fois du bœuf très persillé, du genre bœuf KOBE, à 300$ du steak!!! Il faut être dans un voyage organisé pour déguster un bœuf à un tel coût!!!.











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