mardi 24 mai 2011

L’AFFAIRE DSK – UNE AFFAIRE DE MORALITÉ DIFFÉRENTE ENTRE DEUX PAYS

Évidemment, je ne pouvais pas ne pas faire une chronique sur cette affaire qui, disons le, est presque sans précédent. Mais avant de la publier, je désirais trouver une façon non pas d’y apporter quelque élément nouveau : tout a été dit sur ce sujet et même, tout a été trop dit sur ce sujet. Ce que je retiens le plus de cette affaire est la différence considérable avec laquelle les deux pays impliqués, les États-Unis et la France, traitent de cette question. Ce que je veux exprimer comme opinion « originale » dans cette chronique est le fait que j’espère que les femmes françaises utiliseront cet évènement pour franchir une autre étape vers la criminalisation des agressions sexuelles, quel que soit le résultat du procès de DSK. Son affaire sera en quelque sorte le catalyseur d’un changement probable.
C’est triste de voir un homme puissant débouler aussi rapidement du sommet de son socle. Ce qui est plus triste encore, c’est de constater la différence avec laquelle les médias français et les médias américains traitent de cette affaire. En France, c'est presque l'indifférence lorsqu'on rapporte les sentiments des français envers la femme de chambre; on dirait même de plus qu'ils ont du ressentiment envers elle car son histoire élimine presque sûrement DSK du poste de candidat socialiste à la présidence de la France. Les américains ne connaissent pas le bonhomme et il est traité comme n’importe qui. Nous savons de plus qu'aux États-Unis, qui que ce soit qui eut été dans cette chambre du Sofitel aurait eu le même traitement. 
Le traitement des affaires de moralité sexuelle non violente est un peu exagéré aux États-Unis. C'est la faute des politiciens car beaucoup, pour séduire l'électorat républicain religieux conservateur, mettent de l’avant l’importance de la vie familiale lors de leur campagne électorale. Aucun de ces politiciens ne peut survivre à une liaison adultère publicisée. Ces gens-là trompent en fait leur électorat. C'est une question d’hypocrisie. Au Canada et au Québec, les relations  adultères  d’un politicien n’intéressent personne.  René Lévesque en a été l’exemple le plus probant. Tous savaient que c’était un séducteur invétéré, mais on considérait que c’était sa vie privée. Ici, on fait la différence entre la vie publique et la vie privée.
Mais ce qui est semblable tant aux États-Unis qu’au Canada, c’est la façon dont on traite les agressions sexuelles. On ne traite pas de la même façon un séducteur qu’un agresseur. Ce sont deux choses différentes. Au Canada et aux États-Unis, c’est maintenant tolérance zéro pour les agresssions sexuelles, grâce à toutes les femmes qui ont eu le courage de porter plainte en dénonçant leur agresseur. Au début, ce fut difficile car ces femmes devaient le plus souvent se défendre de ne pas avoir "provoqué" l’agression. Aujourd’hui, ce n’est pas encore facile, mais au Canada, les femmes n’ont plus à prouver qu’elles avaient une moralité sans faille avant l’agression. Ce n’est pas parce que tu es une prostituée qu’un homme a le droit de t’agresser sexuellement! J'apprends qu'à New York, c'est la même chose.
En France, c’est une toute autre affaire. Je suis toujours sidéré de voir à quel point les publicités sont sexistes lorsque nous y voyageons. Beaucoup des publicités affichées le long des routes et celles qui sont vues à la télévision ne pourraient être affichées ou projetées ici. La relation des français avec leurs femmes est différente d’ici : pour beaucoup de français, la femme est encore une "femme objet". 
Dans la Presse du 17 mai dernier,  Patrick Lagacé publiait des extraits d’un livre écrit par  deux journalistes français en 2006 et qui porte sur les mœurs politiques françaises. Je suis d’accord avec ce qui est rapporté. Il écrit : « Ce que les auteurs  décrivent, surtout, c'est un climat de tolérance extrême pour les dérapages sexuels des politiciens français. Un climat où les flics, sur ordre de leurs maîtres politiques, ferment les yeux quand ils surprennent un haut placé dans une position compromettante de nature potentiellement criminelle ».
Il y a une grande différence entre une relation adultère et une agression sexuelle! La première est basée sur une relation consensuelle entre deux adultes;  si elle déplaît à certains, elle n’est certes pas criminelle. La deuxième est exclusivement une relation de pouvoir entre l’homme agresseur et sa victime et  n’a rien à voir avec le sexe. L’homme veut posséder cet « objet » qui est en face de lui parce qu’il en a envie et qu’il se sent la puissance de le faire, même si cet « objet » ne veut pas. Lysiane Gagnon l’écrit bien dans La Presse du 17 mai : « il y a des hommes à qui le pouvoir et la richesse ont fait croire que tout leur était permis... ».
À l’instar de Patrick Lagacé et d’Alain Dubuc (La Presse du 20 mai), je crois qu’en France, les personnes importantes peuvent échapper à des comportements sexuels qui sont criminels, avec la complicité des autorités et des journalistes. J’en rajoute, je dirais que c’est parce qu’en France, pour plusieurs, on croit encore que la femme est celle qui provoque. Si DSK avait eu son impulsion en France, je ne crois pas que c’a aurait pris toute l’Importance que c’a prend aux États-Unis. Imaginez : comment une immigrante africaine de 32 ans qui est  femme de chambre peut accuser le président de la banque mondiale et futur président de France? On sacrifie la femme de chambre. La révolution française n’a pas encore réussi, après 221 ans, à faire en sorte que tous sont égaux devant la loi, lorsqu’on parle de crimes sexuels.  
Voici ce que va rapporter  une étude qui sera publiée prochainement dans Psychological Science : « Researchers  found that the higher men — or women — rose in a business hierarchy, the more likely they were to consider or commit adultery. With power comes both opportunity and confidence, the authors argue, and with confidence comes a sense of sexual entitlement. If fame and power make sex more constantly available, the evolutionary biologists explain, it may weaken the mechanisms of self-restraint and erode the layers of socialization that we impose on teenage boys and hope they eventually internalize. »  (http://www.time.com/time/world/article/0,8599,2072527,00.html#ixzz1NJMspk2b)
Dans son article de la revue Time Magazine du 19 mai, Nancy Gibbs en rajoute : « We know that powerful men can be powerfully reckless, particularly when, like DSK, they stand at the brink of their grandest achievement. They tend to be risk takers or at least assess risk differently — as do narcissists who come to believe that ordinary rules don't apply. They are often surrounded by enablers with a personal or political interest in protecting them to the point of covering up their follies, indiscretions and crimes. »  (http://www.time.com/time/world/article/0,8599,2072527,00.html#ixzz1NJQ4hAx5)
On peut facilement imaginer le désarroi dans lequel se retrouvent les personnes qui avaient placé tous leur intérêt dans l’élection de DSK au poste de président de la France. Ces personnes ont intérêt à protéger leur poulain.
Malheureusement pour lui, DSK a exercé son impulsion dans un pays « où la culture politique, judiciaire et médiatique est l'exact contraire de celle de la douce France. « (Lagacé, La Presse 17 mai)
Je prédis d’abord qu’au cours de cette affaire, on va voir apparaître en public une multitude de femmes qui ont eu des relations « particulières » avec  DSK, car il est très probable que ce n’est  pas la première fois qu’il a eu ces pulsions (on vient d’en connaître une, justement, et le Time de cette semaine en rapporte d’autres). Je prédis aussi que  cette affaire va déclencher, pour une fois, un vrai débat en France sur l’importance d’avoir une politique de tolérance zéro pour tout ce qui concerne le harcèlement sexuel et l’agression sexuelle. À peine 10% des femmes violées font une plainte en France, selon un reportage de TF2 entendu dernièrement.  Elle est terminée, l'époque où l'on mettait la brutalité sexuelle sur le compte d'un excès de virilité, où l'on trouvait normal qu'un homme de pouvoir puisse traiter impunément les femmes comme des objets sexuels. La France aura perdu son premier choix au repêchage pour la course à la présidence, mais elle gagnera  en moralité.

NOMINATIONS CONSERVATRICES — D'IMPORTANTS CHANGEMENTS POLITIQUES SONT À PRÉVOIR -PRISE 2

Un des fidèles lecteurs du blogue m'informe de la difficulté de fournir un commentaire sur une des chroniques. Je vais tenter d'élucider la question et vous donnerai la recette....si je réussis. En attendant, mon collègue voulait faire un commentaire que je trouve très pertinent et que je veux partager avec vous. Voici donc ce qu'il dit.

"Le Bloc n'est pas mort, il mourra ou survivra à la suite de la prochaine élection fédérale. Il ne faudrait pas s'étonner que quelques élus NPD se déclarent déçus d'ici deux à trois ans et deviennent des députés du Bloc. Plusieurs de ces nouveaux élus ont déclaré des sympathies souverainistes et pourraient vouloir réintégrer le bercail. Si le nombre des transfuges était d’au moins huit, cela signifierait que le Bloc obtiendrait à nouveau son statut de parti reconnu. Je vois d'ici la tête éberluée de tous ces commentateurs, hommes et femmes politiques qui ont célébré la mort du Bloc.

Quant au nouveau cabinet, j'agrée avec le commentaire de Claude quant à Christian Paradis, je note qu'il ne faut pas négliger le rôle que sera appelé à jouer Denis Lebel. Un autre titulaire d'un ministère de premier plan qui dans ses interventions publiques depuis qu'il a le statut de ministre a bien défendu les intérêts du Québec. Pour un, je lui fais confiance.

L'histoire nous montrera comment ce gouvernement conservateur se comportera quant au soutien à la culture et aux droits et libertés. Je rappelle, pour me rassurer, que ce sont les conservateurs de Richard Bennett qui ont créé Radio-Canada, ceux de John Diefenbaker qui rédigèrent la première Déclaration canadienne des droits, ancêtre de la Charte canadienne des droits et libertés. Finalement, ne perdons pas de vue que c'est lorsque Brian Mulroney était premier ministre que le Musée de la civilisation du Canada sera construit à Gatineau."

samedi 21 mai 2011

NOMINATIONS CONSERVATRICES - D'IMPORTANTS CHANGEMENTS POLITIQUES SONT À PREVOIR


J'avais le gout de faire une chronique sur les nominations de M.Harper après avoir écouté les nouvelles. Je ne savais pas sous quel angle la traiter mais la chronique de Vincent Marissal du journal La Presse de jeudi matin m’a fournit les idées.
J'avais écrit le 5 mai dernier que l'élimination du Bloc Québécois de la Chambre des communes favoriserait la remontée du sentiment indépendantiste au Québec. Il n'y a plus de gardien de but de "l'équipe Québec" à Ottawa, toute l'équipe est maintenant au Québec, dans les mains des élus du parti Québécois. Ces nominations sont le début de la remontée du sentiment.
Nous verrons comment le NPD pourra concilier les intérêts de l'ensemble des canadiens du "rest of Canada" (ROC) avec ceux des québécois. Sur ce sujet, je suis confiant qu'il pourra le faire: il devra cependant choisir ses batailles.
La Presse titrait jeudi matin: "Ontario 15, Québec 4". Non mais à quoi s'attendait le Journal?
Le Québec a volontairement décidé de se retirer du pouvoir au fédéral depuis 20 ans en votant continuellement pour des députés des partis de l'opposition! Je me questionne cependant sur l'importance du poids de la somme des ministres d'une province sur les investissements dans cette province. Une province est-elle favorisée lorsqu'un conseil des ministres comprend plus de ministres d'une province. Je n'ai pas l'impression que c'est le cas.
Pour revenir aux nominations d'hier, faisons en la liste:
1-    le plus grand batailleur du parti, M. John Baird a été nommé aux affaires extérieurs. Il me semble qu'il n'a pas le physique de l'emploi. Il devra passer d'un ton fort et arrogant à un ton poli et distingué.  
2-    Nouvelle nomination de Bev Oda , celle qui a falsifié un document officiel, et qui a donc été la raison pour laquelle nous avons eu des élections. Il semblerait de plus que où qu’elle ait été, elle n'a certes pas laissé une grande impression. C'est probablement pour la récompenser d'avoir fait sa gaffe, ce qui a indirectement permis au premier ministre de devenir majoritaire!
3-    Retour de Maxime Bernier, dont le manque de jugement a  deja été observé, dont les idées de droite sont très à droite, et dont la position sur l'importance du maintien de la langue française au Québec est très inquiétante. Cet automne, devant un auditoire anglophone de la Nouvelle Ecosse, ne s'attendant pas à être filmé, il soutenait que les jeunes québécois ne priorisent plus le maintien de la langue française un Quebec; les jeunes etant maintenant tournés vers le monde. Comme quoi on ne peut pas faire les deux!!
4-    La nomination du seul député conservateur de Terre Neuve au poste de ministre des affaires intergouvernementales est aussi déroutante, sachant que les deux dossiers litigieux entre le Quebec et Terre Neuve touchent le partage des droits de prospection et d'exploitation du gisement Old Harry (pétrole dans le Golfe du Sain-Laurent) et le financement du prêt de 4,2$ milliards pour un câble sous marin entre Terre Neuve et les provinces maritimes. De plus, ce ministre serait aussi unilingue anglophone.
5-    La nomination du duo Clemens et Flaherty au Conseil du Trésor et aux finances respectivement, annonce une série de coupures importantes pour rencontrer  l’objectif du déficit zéro dans 4 ans. Ces deux-là étaient avec Mike Harris en Ontario. On peut  présumer que certaines des coupures toucheront la culture, les ONG, et seront en lien avec l’idéologie de droite….à suivre
6-    La cerise sur le gâteau est la nomination de 3 candidats défaits à des postes de sénateurs. On aurait souhaité qu'il se conserve une petite gêne. Imaginez comment les citoyens, qui ne voyaient déjà pas d'utilité au Sénat, vont maintenant apprécier le rôle de la Chambre Haute! Un dépotoir de candidats défaits, donc de candidats que la population n'a pas voulu!! Le sénat a entre autre comme fonction de défendre les minorités. Les pères de la confédération ont souhaité un sénat composé de sénateurs nommés et non élus,  pour faire contrepoids à la Chambre des Communes, composée de députés élus, donc "obligés" en quelque sorte de défendre les intérêts de leurs constituants et, culturellement au Canada, votant habituellement selon les lignes décrétées par le parti. Ils souhaitaient que la Chambre Haute soit composée de  "sages", habituellement des personnes avec des expériences et des carrières exceptionnelles, qui apporteraient un éclairage diffèrent aux projets de loi déjà approuvés par la chambre, et qui s’assureraient entre autre que les projets de loi tiennent compte des intérêts de la minorité des électeurs. Comme le disait si bien Jean Chrétien, avec son accent typique: “Faut toujours pas s’attendre à ce que la majorité protège les droits des minortés”. Aujourd'hui, avec ces nominations des plus partisanes non basées sur les compétence ou les expériences pertinentes, on assiste à un détournement sans précédent du portrait privilégié du sénateur “typique”: il devient un parking de candidats défaits. J'aime mieux un Jean Lapointe et un Jacques Demers que les trois nominations qui viennent d’être faites.
Bon, maintenant, sur une note plus positive, je trouve intéressant la promotion de M. Christian Paradis. J'ai toujours trouvé cette personne sympatique. Ses interventions, autant au parlement qu'aux médias, sont toujours très réfléchies. C'est un grand travailleur et il me semble toujours bien préparé. Il défend son patron bec et ongles, mais je n'ai jamais trouvé que les arguments utilisés pour la défense du premier ministre étaient irréfléchis et dits sur un ton immodéré. Toujours extrêmement poli, il sourit et me semble très intelligent. Dommage qu'il soit conservateur!
Bon, nous faisons partie d’un pays qui a décidé que c’est ce qu’il voulait. J’ai l’impression que le Canada commence à ressembler aux États-Unis: Démocrates sur la côte Est et en Californie, et Républicains ailleurs. Au Canada, les Maritimes, le Québec et la Colombie Britannique sont au Centre gauche et le reste du Canada, à droite (Ouest) et au centre droit (Ontario). C’est vraiment Toronto qui décidera maintenant du type de gouvernement qui nous dirigera.

dimanche 15 mai 2011

LA MORT- PARTIE 2 - RÔLE DE LA SPIRITUALITÉ- exemple des moines de Tibhirine dans le film « Des hommes et des Dieux »

Il y a 1 semaine, j'écrivais une première chronique qui portait sur la  mort. Elle s'intitulait : LA MORT - LE RÔLE DU RAISONNEMENT. Mais qu'arrive t'il lorsque le raisonnement ne marchera plus pour désarconner la peur de la mort, celle-ci étant devenue inévitable?Aujourd'hui, je vous entraîne sur le chemin de la spiritualité. Le film « Des hommes et des Dieux », si on est réceptif au message, peut servir de véhicule pour nous emmener sur une piste potentielle qui facilitera notre acceptation de la mort : la spiritualité.  
Des milliards de personnes sont mortes et mourront avant nous et avant moi, et la mort demeure et demeurera toujours un mystère. Certains des plus grands cerveaux de la planète y ont réfléchi. Toutes leurs réflexions et leurs conclusions nous sont disponibles. Pourtant, s’il y a une chose qui est personnelle, c’est la façon avec laquelle nous ferons face à notre propre mort, quelles que soient les conclusions des réflexions auxquelles sont arrivés les grands cerveaux. Ces conclusions pourront certes nous inspirer mais à la fin, c’est nous qui devrons confronter notre propre mort..
À l’instar de beaucoup de québécois de ma génération, j’ai non seulement rejeté le « bébé religieux », à l’adolescence, lors de la sortie du Québec de la « Grande Noirceur », mais j’ai aussi jeté par la fenêtre l’eau, le bain et même la salle de bain au complet! J’ai toujours eu des difficultés a bien recevoir et comprendre le contenu de l’enseignement religieux, entre autre parce que j’ai un problème de crédibilité avec les porteurs du message que sont les prêtres, étant toujours révolté par les nombreux paradoxes qu’entretient la hiérarchie de l’église catholique envers la société dans laquelle elle vit (rôle des femmes, avortement, homosexualité, dogmes de l’église, etc..). J’ai toujours eu et ai encore de la difficulté à faire la différence entre la spiritualité et la religion.
Pourtant, ma conjointe et moi sommes amis depuis plus de 20 ans avec deux religieuses dont la profondeur de la foi et de la spiritualité m’a toujours ébranlée et émue. Lorsque nous nous voyons, ou lors d’un repas en leur compagnie, une prière est récitée par nos deux amies. L’intensité avec laquelle elles prient, la concentration qui anime la récitation de chacun des  mots de ces prières, m’ébranlent à chaque fois. J’ai une confiance énorme dans ces messagères de la pensée spirituelle, mais pour une raison que j'ignore, malgré cette confiance, je demeure imperméable aux "ondes" spirituelles. Le mystère de la prière persiste : qu’est-ce qui fait qu’à un moment donné, on se laisse pénétrer par le message?
Il y a quelques semaines, j’ai été profondément marqué par un film que j’ai visionné avec ma conjointe et qui m’a emmené à envisager une voie de réflexion pour amadouer la spiritualité. Il s'agit  du magnifique film « Des hommes et des Dieux » du réalisateur français Xavier Beauvois. Y jouent entre autres les acteurs Michael Lonsdale et  Lambert Wilson. Ce film a gagné le premier prix du festival de Cannes en 2010. Nous l’avons tellement aimé que nous l’avons visionné une deuxième fois. Jamais ma conjointe et moi n’avons autant discuté d’un film. Le film  présente la réflexion des 9 moines qui vivent dans la petite communauté algérienne de Tibhirine, au moment des affrontements entre les troupes algériennes et les groupes terroristes, en 1996. Face à la montée du terrorisme dans leur région et face à la probabilité qu'ils peuvent aussi être massacrés, chacun d'entre eux doit donner une réponse à la question suivante: « Dois-je rester au monastère et continuer d'aider ma communauté et les villageois de Tiberhine, ou dois-je quitter?" Tous savent qu’ils sont une cible potentielle des terroristes et qu’ils ont une forte probabilité de se faire tuer. Le film raconte d’une façon magistrale et avec une cinématographie percutante comment tous ces moines en arrivent à la conclusion qu’ils doivent rester dans leur monastère et faire face à une mort potentielle. Le fil conducteur de cette réflexion est évidemment spirituel. C’est par la spiritualité que tous en arrivent finalement à accepter la possibilité qu'ils puissent mourir. Cette spiritualité est centrée sur leur rôle et leur amour pour cette communauté, dont ils sont en quelque sorte les protecteurs, et leur amour du Christ, dont ils prennent exemple, s’étant lui-même sacrifié il y a quelque 2000 ans pour "sauver" ceux qu'il aimait. Une des plus belles scènes de ce film nous rappelle "la dernière scène".  Lors de l’un des derniers repas, sur la musique du "Lac des Cygnes", la camera fait le tour des visages de chacun des moines. Après avoir été torturé par l’intensité de leur réflexion, chacun d'entre eux réalise qu'il est maintenant confortable avec l'idée qu'il peut mourir, car de façon rationnelle, ils ont tous pu faire le lien entre leur rôle sur terre et la conséquence de ce rôle qui peut être leur mort potentielle.
Ce film ne m'a pas converti! Mais il m'a profondément touché parce qu'il nous présente d'abord le mode de vie d'un groupe d'hommes intelligents qui ont choisi une vocation qui leur permet de vivre intensément leur spiritualité. Je ne peux faire autrement que de me poser la question : comment ces hommes en arrivent-ils à laisser leur profession et métier antérieur pour épouser cette vocation? On note dans le film l’absence de tous les symboles et de toutes les autorités présentes dans la hiérarchie de l’église catholique, les moines vivant très humblement dans leur monastère: le message est "pur"; on sent qu'il vient de la profondeur de l'esprit de chacun d'entre eux. Ceci facilite grandement notre propre réflexion face à leurs interrogations. Puis finalement, ces hommes prennent la décision de rester en utilisant la prière comme méthode de réflexion. Le mystère de la prière persiste pour moi, mais manifestement il a fonctionné pour ces hommes.
Je trouve donc rationnellement plus intéressant de commencer à trouver une signification à la mort par une explication à travers la spiritualité que d’attendre à la dernière minute ou tout simplement renoncer à réfléchir à la mort, qui est la fin de notre existence sur terre même si, à prime abord, la spiritualité va à l’encontre d’une vision rationnelle du monde. La partie scientifique et rationnelle de notre pensée va se heurter à l’approche spirituelle qui mène inévitablement à un concept inacceptable scientifiquement : la présence de Dieu. Je recevrais volontiers des suggestions de lecture pour approfondir ces notions.
A suivre…..

samedi 7 mai 2011

RÉFLEXION SUR LA MORT – PARTIE 1 - LE RÔLE DU RAISONNEMENT

Je change de registre, quittant momentanément la politique(?), la littérature et les voyages, pour partager avec vous une réflexion sur la mort que j’ai eue pour la première fois lorsque pour la première fois de ma vie, ma santé a été ébranlée.
Il serait probablement faux de dire que personne ne pense jamais à la mort. Ce mot apparait quelquefois dans nos esprits et, dépendant de notre humeur, attitude ou de la personne avec laquelle on converse, on le laisse prendre de la place, en sachant que ce n’est pas pour tout de suite, mais en se disant qu’un jour ou l’autre, on devra probablement l’affronter. Avant de connaître soi-même des doutes sur sa santé ou sa survie "temporelle", la pire situation est probablement celle des salons funéraires où on confronte la mort de face, particulièrement lorsque c’est une personne chère qui est décédée. Mais encore là, la mort est celle de quelqu’un d’autre et elle ne nous réfère pas à notre propre mort. On est triste pour la personne, mais on n’a pas peur de mourir parce que la personne aimée est décédée. Du moins habituellement, je pense. La mort est donc un mot qu’on ne place même pas dans son contexte lorsqu’on en parle parce qu’on ne veut habituellement pas aller jusqu’ à se voir « mort » et laisser aller son esprit sur ce qui devient avant, immédiatement avant, durant et après que le mot ait véritablement pris forme.
Là, vous vous demandez sûrement où je veux en venir, car je suis loin d’être en train de mourir, rassurez-vous. Je veux simplement vous dire que je me suis rapproché du mot, que je l’ai laissé me pénétrer un peu plus et que je me suis laissé aller plus loin que je ne me suis jamais laissé allé dans la situation de mourir lors des évènements de mars et avril dernier.
Le 8 mars dernier, j’ai passé une coloscopie de dépistage, 6 ans après en avoir passé une qui était négative. On arrive confiant, et on se dit qu’on doit passer au travers d’un épisode inconfortable qui aura le mandat de nous rassurer sur notre état. Ce ne fut pas le cas car au cours de l’examen,  soudain, apparait « live », devant toi, une tumeur; une tumeur qui t’appartient. Le ton change dans la salle, on passe du badinage au sérieux. C’est de la téléréalité à son plus fort. Explication rapide, confiance du chirurgien qui fait l’examen que ce n’est pas un cancer, mais on devra enlever la tumeur. Encouragement du chirurgien, on va faire cela rapidement mais on doit attendre le rapport de la pathologie. Je le vois faire les deux biopsies et injecter de l’encre de chine en aval et en amont de la tumeur pour le guider lorsqu’il ira l’enlever par laparoscopie. C’est à toi qu’on fait c’a, pas à quelqu’un d’autre. C’est la « personnalisation des soins » à son maximum!!
De retour dans la salle pré examen, je suis assommé, littéralement assommé. Attristé par ce qui m’arrive, n’y croyant presque pas, mais devant me rendre à l’évidence : Je l’ai vu « live », la tumeur. Faut donc y faire face.  C’est l’incapacité de communiquer et la recherche des mots pour tenter d’expliquer ce que je ressens qui est à ce moment difficile. Mais le mot « Mort » commence à apparaître dans mon esprit et à se  frayer un chemin. Il passe devant les autres mots plus facilement. Il a enfin une justification à ce que je doive l’utiliser pour moi, dans un contexte certes très probabiliste, mais néanmoins  très réel. Au début, je le laisse pénétrer mon esprit et je le contrôle en l’empêchant cependant de prendre trop de place. Je me vois dans le commerce de fruits et légumes poussant le carrosse et répondant machinalement aux questions de ma conjointe sur les choix des fruits et légumes qu’on devrait acheter. Je ne suis tout simplement pas dans le commerce, je suis ailleurs.
C’est le raisonnement qui permet à l’esprit de ne pas se laisser envahir par le mot « la mort ». Mais qu’en sera-t-il si le résultat de la pathologie indique qu’il y a un cancer? Comment alors le raisonnement pourra t’il encore jouer son rôle de défenseur du maintien de l’équilibre psychique, en évitant entre autre de céder à la panique, par exemple?.
Je décide de jouer le jeu dans lequel le mot « mort » veut m’entraîner et je me laisse aller jusqu’au décès. Je me vois dans ma tombe et j’imagine la tristesse de mes proches. Cette première expérience avec la mort se concentre donc plus sur les réactions anticipées des autres face à ma mort  que sur mes propres réactions et peurs avec ma propre mort! C’est un peu narcissique de ma part! Je suis peiné de voir que beaucoup de gens seront peinés lorsque ma mort arrivera. Je me vois même écrire ma propre notice nécrologique. Bizarre, vraiment. Mais qu’adviendra-t-il de moi lorsque je serai mort? Qu’arrive-t-il avant la mort? Rien de tout cela fait partie de ma réflexion car je décide de repousser le mot « mort » en arrière de la ligne.
Les résultats de la pathologie me sont annoncés : c’est une tumeur villeuse, donc pas de cancer. Ouf….mais la chirurgie aura lieu le 14 avril prochain. Plus l’échéance arrive, plus le maudit mot « mort »commence à revenir et passer avant les autres mots lorsque je veux décrire comment je me sens. C’est par la peur qu’elle se manifeste, la mort : elle est sournoise; elle t'habite, elle est comme un feu qui sommeille sous les feuilles et qui pourrait s'enflammer à tout moment.
 Je me sens confiant mais il y a toujours cette petite possibilité. Ce n’est quand même pas un vaccin que cette chirurgie là. « On sait bien, les complications arrivent aux médecins, infirmières et aux parents de ces professionnels ». C’est vraiment une fable qui court dans le réseau de la santé. On se rappelle évidemment plus des complications qui sont arrivées aux collègues de travail et à leur famille qu’aux personnes  qu’on soigne habituellement, mais les chiffres ne doivent pas démontrer cette fable, du moins je le pense…..
Je me vois avec une complication reliée à l’anesthésie, branché à un ventilateur et je vois ma famille autour de moi qui se demande quoi faire? Vraiment bizarre. Il doit y avoir un rapport entre la personnalité de la personne et son approche face à la mort. Ces réflexions ne durent évidemment pas, à cause du raisonnement. Cette capacité d’évaluer et de placer les évènements dans leur ordre logique permet de conserver toute sa capacité de faire face aux mots qui font peur.
Je suis maintenant de retour à la maison. Tout a très bien été. C’est même une expérience très positive qui me permet d’apprécier le professionnalisme incroyable qu’il y a dans ce réseau qu’on décrit tellement négativement. Le mot « Mort » a repris sa place à l’arrière du peloton des autres mots, pour l’instant. Je préfère encore le conserver dans cette place car j’ai bien compris qu’une fois que le raisonnement ne me permettra plus de le rejeter, je devrai lui faire face de front, avec toutes les conséquences que ceci aura. Le raisonnement  permet d’accorder une probabilité virtuelle à la mort et, lorsque cette probabilité n’est pas 100%, il réduit la peur qui accompagne généralement la réflexion poussée sur la mort. C’a veut donc dire qu’il va falloir trouver un moment pour lui permettre de revenir du fond de la ligne des mots et réfléchir un peu profondément à sa signification. L’âge avançant (sic!!), l’échéance se rapproche.
Dans le prochain « blogue », je vous présenterai une piste que je vais explorer un peu plus, la piste spirituelle, à partir des impressions, discussions et réflexions qui ont suivi mes deux visionnements du magnifique et extraordinaire film de Xavier Beauvois, « Des hommes et des dieux ».

jeudi 5 mai 2011

ÉLECTIONS 2011 – EST-CE LA FIN DU MOUVEMENT INDÉPENDANTISTE?

Depuis deux jours, est apparu  un questionnement sur les conclusions et les conséquences de la presque disparition du Bloc québécois sur le sentiment indépendantiste. Certaines tribunes radiophoniques ont prédit la fin du mouvement indépendantiste au Québec. Même la chef du parti québécois, en tentant de répudier cette hypothèse, ne m’est pas apparue comme très convaincante.
Je me suis fait une opinion la dessus que je souhaiterais partager avec vous.
Mon hypothèse est que depuis le référendum de 1995, la présence du Bloc Québécois à Ottawa a été le principal frein à la montée du  sentiment indépendantiste au Québec. La présence du Bloc à Ottawa a en quelque sorte rassuré les indépendantistes mous et les nationalistes non indépendantistes, mais  capables de voter « oui » à un référendum si les conditions d’existence du Québec au sein de la fédération canadienne devenaient difficiles. Cette présence du « Nous » contre « Eux » à Ottawa a créé un coussin de sécurité tel que même l’adoption de politiques contraires aux intérêts des québécois, n’a pas permis d’augmenter le sentiment indépendantiste au Québec. « Le Bloc va défendre nos intérêts ». Nous avons tous pu assister, au cours des 15 dernières années, au discours d’un Gilles Duceppe enragé,  montant aux barricades à la sortie de la Chambre des Communes, lorsque l’adoption de tel ou tel projet de loi contrevenait aux intérêts du Québec. Dans la tête des gens, il y avait un gardien de but à Ottawa! Les conditions d’existence du Québec au sein de la fédération ont ainsi été « protégées » par le Bloc, et le Parti Québécois n’a jamais pu utiliser la stratégie d’un mauvais fonctionnement de la fédération canadienne comme argument pour augmenter la « chaleur » indépendantiste, étant limité dans ses interventions aux  politiques « provinciales ».
Les élections ont rayé le Bloc de la carte politique canadienne.
Comment les québécois vont-ils maintenant réagir lorsqu’un projet de loi ou une directive ministérielle ira à l’encontre des intérêts du Québec? Ils ne verront plus le visage enragé de M. Duceppe à la télévision. Le NPD lui-même, comme tous les partis fédéralistes, aura à analyser la mesure proposée ou décidée par le gouvernement, d’abord en la comparant à son programme, puis à la lumière de son impact sur les canadiens en général, et non uniquement en fonction des intérêts des québécois. Une mesure peut être très bonne pour le Canada et moins bonne pour le Québec. Prenons comme exemple, un des gros arguments du Bloc contre le gouvernement Harper durant la campagne. Le gouvernement Harper a financé GM  à hauteur de 7,1 milliards pour permettre à l’industrie de l’automobile de survivre en Ontario, tandis qu’il n’aurait aidé l’industrie forestière du Québec qu’avec des subventions de 170 millions$. Difficile pour le NPD de se montrer offensé d’une aide de 7,1$milliards pour l’industrie de l’automobile. C’est bon pour le Canada, et conséquemment, c’a devrait être bon pour le Québec. Le mieux que peut faire le NPD est de tenter d’augmenter l’aide aux forestières.
Le parti québécois va redevenir LA  voix des intérêts québécois à Ottawa. À l’instar de l’exemple de l’aide aux forestières, il va pouvoir utiliser toutes les frustrations qui vont émaner de certaines des politiques du gouvernement Harper, démontrer que ces politiques vont à l’encontre des valeurs des québécois et probablement augmenter le sentiment indépendantiste. Quatre vingt quatre pourcent des québécois ont voté contre la vision du pays proposé par M. Harper. M. Layton et son parti vont avoir des difficultés de contrer les politiques qui vont à l’encontre de son programme : ils sont minoritaires. Autre exemple. Il est certain que le registre des armes à feu va être aboli au cours des 100 premiers jours du gouvernement Harper. Le maintien du registre des armes à feu est important pour les québécois : c’est ici qu’a eu lieu le massacre de Polytechnique et les tueries à l’Assemblée Nationale et à Dawson. M. Layton a eu des difficultés avec son ancien caucus pour aller chercher le nombre de voix nécessaires à assurer la survie du registre lorsque le gouvernement Harper était minoritaire. Même si M. Layton monte aux barricades si le registre est aboli, c’est Mme Marois qui fera le plus de gain politique en rappelant l’importance du maintien du registre dans les valeurs des québécois et en proposant,  par exemple, que dans un Québec indépendant, le registre des armes à feu serait rétabli. Il y aura une multitude d’occasions comme celles-là au cours des 4 prochaines années.
En conclusion, je crois qu’au contraire, la disparition du Bloc québécois va servir les intérêts du mouvement indépendantiste en permettant au Parti québécois de reprendre le leadership de la défense des intérêts du Québec. Je crois que Mme Marois jubile actuellement et qu’elle ne versera que quelques larmes de crocodile aux funérailles du Bloc….

mardi 3 mai 2011

ÉLECTIONS FÉDÉRALES - CONCLUSION: VIVE LA DÉMOCRATIE!!

Comme la plupart d'entre vous, je n'ai jamais vu venir une telle hécatombe du Bloc Québécois, ni une telle victoire du NPD.
Je suis très content de ce résultat. Les québécois, comme je le disais dans la dernière communication de ce blogue, sont socio-démocrates d'abord et avant tout,  et ils ont décidé de faire confiance à un véhicule fédéraliste qui transporte avec lui ses valeurs: le NPD. Il incombera donc au NPD de naviguer sur la mer souvent couverte de houle de la politique québécoise et de tenter de la marier avec les intérêts des autres canadiens. Ce sera difficile, mais faisable.
On doit noter que 84% des québécois se sont prononcés contre le gouvernement de Stephen Harper. C'est énorme et c'est terriblement différent du restant du Canada. nous n'assisterons plus à une lutte souverainiste-fédéraliste, mais au retour d'une lutte gauche-droite. On va parler des vrais problèmes qui préoccupent les québécois et les canadiens. Enfin!!
Mes craintes, telles qu'exprimées lors de la dernière communication, se sont avérées justes. Le NPD a cannibalisé les votes libéraux des comtés de la ville de Toronto, divisant le vote de la gauche et donnant la victoire aux candidats conservateurs de cette région, donnant ainsi la majorité à Stephen Harper. Le décompte des gains et des pertes des comtés pour les conservateurs est à peu près nul dans les 9 autres provinces et territoires du pays. M. Harper est allé chercher sa majorité à Toronto, arrachant ainsi près de 20 comtés aux libéraux.
« Vox populi, vox Dei », dit le dicton. Le peuple est roi et il a parlé. M. Harper est maintenant majoritaire, on va voir comment il va se comporter. Je vous présente ici les commentaires de Pierre Foglia, dans sa chronique du 19 avril dernier. Il disait : « Je l'ai souvent prétendu dans cette chronique, quand cela ne va pas bien, le pire est souvent le mieux. Majoritaire, M. Harper se montrerait dans toute son arrogance. Minoritaire, il n'en finit plus de triompher de l'adversité. »
Je suis demeuré debout jusqu’à 2h00 du matin pour assister au discours de M. Harper. Je dois vous dire que c’est le meilleur discours qu’il a fait depuis un bon bout de temps. Magnanime, non arrogant, avec une apparence non glaciale, manifestement content, félicitant ses adversaires et rappelant les 3 principaux points de son programme : l’économie, le maintien des impôts à son niveau actuel et la lutte à la criminalité.
Nous verrons. En attendant, il va y avoir toute une école des députés à ouvrir à Ottawa. J’espère que Mme Ruth Brousseau, la nouvelle député NPD de Joliette, va déménager, lâcher son travail de barmaid et apprendre le français!!

dimanche 1 mai 2011

LES ÉLECTIONS AU CANADA – LA DÉMOCRATIE À SON MEILLEUR

J’ai déjà fait un blogue sur les élections le 27 avril dernier. Je tentais d’expliquer les causes de la remontée du NPD au Québec. Aujourd’hui, je suis plus certain des causes que j’avançais il y a à peine 5 jours. Je considère que les québécois en particulier, et des canadiens de certains coins du pays, donnent aux politiciens du pays la plus belle leçon de ce qu’est la démocratie et des pouvoirs que peut prendre la population lorsqu’elle décide qu’elle en a ras-le-bol. Je trouve cela très exhaltant.
D’abord,  le premier ministre nous a pris pour acquis, et j’hésite à utiliser les mots « nous a pris pour des caves ». Son seul message de la campagne a été: une majorité est nécessaire pour faire progresser le pays économiquement. On a assisté à  aucun dialogue avec la population, à un  contrôle des questions des journalistes, à une attitude de glace et à une quasi absence d’émotions;  il n’a jamais vu venir la vague de contestation de cette vision d’un pays dirigé de la façon dont il l’a fait et de la façon qu’il nous proposait de continuer à le faire.
Les québécois sont en majorité des socio démocrates. Avant 1982, leur vote appartenait en très grande majoritéau au parti libéral. Le parti libéral est en chute libre au Québec depuis le rapatriement unilatéral de la Constitution par Pierre Elliott Trudeau en 1982. Il n’y a jamais eu une majorité de députés libéraux depuis cette date au Québec.  Le vote socio démocrate des québécois a d’abord été orienté vers Brian Mulroney à la fin des années 80 et au début des années 90, lors des années du « beau risque » que même M. Lévesque avait accepté. Après l’échec du Lac Meech, en 1993, il a été détourné vers le Bloc.
Le style de leadership de M. Harper ne convient pas à une très grande majorité des québécois. Lors du déclenchement des élections, la question au Québec était donc : comment bloquer le parti conservateur. Les libéraux ont tenté de canaliser ce vote de protestation, mais malheureusement, comme le dit si bien Margaret Wente dans le Globe and Mail du 30 avril dernier, en parlant de M. Ignatief : « He’s the wrong man in the wrong party at the wrong time ». Le parti libéral ne s’est pas encore remis du scandale des commandites et M. Ignatief présente encore l’image d’une personne « arrogante », probablement à cause de la façon dont il présente ses idées. Le parti libéral ne peut donc pas servir de déversoir des votes socio démocrates des québécois. En passant, Pierre Goglia, dans sa chronique de la Presse du 30 avril intitulée "L'arrogance", est très sarcastique en critiquant cette supposée arrogance de M. Ignatief. Permettez-moi d’en reprendre certaines lignes :
« Surtout que ça n'en prend pas tellement pour être perçu comme arrogant dans ce pays. Tu maîtrises bien ton discours? T'as l'air de savoir ce que tu dis? Au lieu de tout simplifier, tu apportes des nuances qui rendent compte de la complexité des choses? Tu ne te caches pas d'être un intellectuel? T'es rien qu'un arrogant.
T'as pas une tête de mononcle comme la plupart des leaders politiques? T'es arrogant. T'as de l'ambition, c'est clair, des titres universitaires pour la porter, est-il assez arrogant, ce crisse-là? »
(http://www.cyberpresse.ca/chroniqueurs/pierre-foglia/201104/30/01-4394890-larrogance.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B13b_pierre-foglia_3264_section_POS1)

La plus grande surprise de cette élection est que les québécois se sont enfin aperçus qu’ils pourraient tenter un retour dans un parti fédéraliste qu’ils ne connaissent pas du tout, mais qui correspond d’emblée à leurs aspirations et leurs idéaux socio démocrates. Ils se sont aperçus que le Bloc ne peut être le seul parti capable de défendre les intérêts des québécois.  Lorsqu’un couple décide de vivre ensemble, il doit y avoir des compromis qui certaines fois, ne seront pas toujours dans l’intérêt de l’un ou l’autre des deux conjoints. Ces compromis prennent leurs racines dans  les principes qui gouvernent  la vie de l’un et l’autre des conjoints. Tant que ces compromis ne remettent pas en question les principes fondamentaux qui animent la vie de l’un ou l’autre des conjoints, ils sont acceptables et aident au maintien du couple. Comme la séparation politique du Québec devra se décider au Québec, et non à Ottawa,  tant que les québécois  accepteront de demeurer au sein de la fédération canadienne, il y aura des décisions qui seront prises et qui ne seront pas toujours dans l’intérêt des québécois. Tout dépendra des principes qui seront impliqués dans la décision. Par exemple, toute décision d’un parti fédéraliste qui mettrait en péril le maintien de la langue et de la culture française au Québec ne pourrait  faire l’objet de compromis.
En conclusion, les québécois s’apprêtent à donner une leçon de démocratie à tous nos dirigeants politiques canadiens. C’est une très belle et une très bonne nouvelle pour les gouvernés que nous sommes. Nos dirigeants ne doivent jamais prendre nos votes pour acquis.
J'ai une seule peur cependant: en Ontario, je crains que dans certains comptés remportés par les libéraux, que plusieurs de ces votes aillent vers le NPD et que la conséquence soit le passage du candidat conservateur.
Note-pour ceux qui sont intéressés par la « performance » des gouvernements provinciaux NPD au Canada depuis 1940, j’ai trouvé ce papier de l’Université de Toronto qui fait un b onbilan de ces gouvernements. En passant, Il semblerait qu’historiquement, le NPD a le meilleur record pour diminuer les déficits, parce qu'entre autre, il a toujours fait l'objet de plus de  surveillance et des critiques des milieux financiers.

MARIAGE DE WILLIAM ET DE KATE

Il fallait que je perde un peu de crédibilité, mes sujets de blogue sont un peu trop sérieux. Alors voilà qui vous rassurera.
Je suis né la même année que le prince Charles Bien souvent, j'ai tenté d'imaginer sa vie, lui que le pool génétique a fait naître prince, et moi,roturier. Je vous avouerai que jeune, je l'enviais un peu. Prince, c'est quand même quelque chose. Il n'a jamais dû faire son lit, lui, ni faire cuire ses toasts le matin. Non, mais le bonheur qu'il perd à ne pas faire ses toasts le matin, vous vous imaginez. Puis, la royauté a peu à peu perdu de sa pertinence et les évènements royaux qui nous font rêver n'existaient plus, depuis 30 ans, soit depuis son mariage à lui. Puis le prince Charles a commencé à faire de la politique active, en faisant du lobbying pour entre autre maintenir une architecture traditionnelle à Londres et empêcher certains projets plus modernes de voir le jour, ce qui contrevient avec la tradition britannique qui veut que la famille royale ne fasse pas de la politique active (Look good but don't talk). Charles a maintenant l'air tellement "stiff" et guindé que peu de personnes ne l'envisagent recevoir la couronne britannique, lui qui attend depuis 62 ans!! La première ministre australienne aurait même dit qu'elle transformerait son pays en république lorsque la reine Élizabeth mourrait. Tout tient sur la reine, je crois, car personne ne peut lui reprocher quoique ce soit.
Puis survint la belle Kate et son prince charmant!!
Je dois vous  l'avouer: j'ai regardé le mariage royal durant 3 heures et j'ai "trippé". J'avais enregistré l'émission sur CBC et j'ai visionné l'émission avec quelques heure de retard. Je ne me suis quand même pas levé à 3 1/2 hres a.m. tout de même. Remarquez, je ne suis pas le seul, on était 2 milliards à ce qu'il paraît. Mais pourquoi diable me suis-je fait prendre au jeu. Je crois que c'est parce que c'est beau, c'est le fun et c'est relaxant. C'a nous change des discours de nos chefs politiques, des révoltes en Lybie, Tunisie, Égypte, Syrie, Yémen, de la guerre en Afganistan, des républicains aux États-Unis(!). Voici un court instant où nous nous plaisons à nous imaginer prince et princesse d'un jour. Comme tous les parents de ma génération, nous avons été élevés et avons élevé nos enfants en leur lisant des histoires de prince et de princesse. Alors en voilà une vraie, 30 ans après la dernière, Diana.
 Les voitures, les carosses,  les invités, l'élégance de certaines femmes (la femme en bleu, c'est peut-être elle dont parlait michel Louvain), les chapeaux (Voir celui de la princess Eugénie, la fille de Phillipp, le frère de Charles et celui de Victoria Bechkam. Je ne sais pas comment elle a fait pour marcher avec des souliers comme c'a enceinte de 7 1/2 mois!), les arbres dans l'église, les chants, etc... j'ai trippé. Et j''ai trippé sur la belle Kate; je ne me lassais pas de la regarder....et sur sa soeur, Pippa!! Mais quelle robe elle avait les amis!. Elle a volé le show à la princesse celle-là.
Les mariages à l'anglaise, il n'y a rien comme c'a pour egayer le petit peuple dont je suis!