Note au départ : le
lecteur pourra constater que quelques fois, il reconnaîtra des passages des guides « Voir » et « Michelin ». C’est volontaire, pour ajouter
du contenu aux descriptions du voyage.
C’était une des raisons pour
lesquelles j’ai voulu entreprendre ce voyage : constater comment un peuple
a pu se relever du pire bombardement de l’histoire humaine. C’est d’abord bizarre de se retrouver sur les lieux d'une ville qui fut rasée de la
carte en quelques secondes il y a près de 70 ans. L'hôtel où nous logeons, je le constaterai, se trouvait presque à l'épicentre
de l'explosion. On a peine à
imaginer l'endroit à cette époque, tellement
la ville est maintenant toute reconstruite et moderne. Elle a des tramways.
Pourtant Tokyo fut aussi presque entièrement rasée, mais par des
bombes incendiaires. C'est l'arme qui fut utilisée qui rend le
sentiment de destruction si brutal. Les victimes de la bombe qui ont survécu à l’explosion initiale avaient
le complexe d'être une victime devant les autres japonais, et bien longtemps, à l'instar
des victimes récentes de FUKOYAMA, on croyait que la radiation était contagieuse.
Il n'était pas question que les nippons aient des enfants avec les victimes
de HIROSHIMA et de NAGASAKI. Même chose actuellement pour les victimes de FUKOYAMA.
On se rend d’abord vers le parc mémorial de
la paix, où on peut déjà apercevoir le dôme de la bombe A comme on appelle le bâtiment qui a tenu
debout suite à l'explosion.
C'était le Bureau de promotion industrielle d'HIROSHIMA. Il semble que ce
n'est qu'en 1966 qu'on ait finalement conclu de conserver ce dôme en
souvenir de ce jour funeste.
Le parc commémoratif abrite de nombreux monuments en l'honneur des
140,000 victimes de la bombe, dont le monument des enfants pour la paix, en
l'honneur d'une petite japonaise qui a survécu 10 ans à la bombe
pour ensuite décéder de leucémie.
Cette petite fille, nommée SADAKO, avait 2 ans le
jour de l'explosion. En 1954, soit 9 ans après l’explosion de la bombe, la
leucémie se déclara. Dans l'espoir de guérir, SADAKO se mis à
plier 1000 grues de papier selon le style ORIGAMI. La
tradition japonaise veut que la personne qui accomplit ce geste voie son vœu se réaliser.
Malheureusement, elle ne pu que plier 644 grues avant de mourir de sa maladie.
Son histoire bouleversa les écoliers de son école et ils décidèrent de compléter son œuvre, et de faire une levée de fonds pour concrétiser l'érection de ce monument. Depuis, tous les ans, des enfants du monde
entier plient des grues et les envoient à HIROSHIMA.
On passe devant un petit amoncellement de terre devant lequel se
trouvent deux pagodes stylisées et au dessus duquel on aperçoit aussi une petite pagode à 5 étages en béton. Très sobre.
Cet amoncellement contiendrait les ossements des victimes qu'on n'a pas pu
identifier. C'est le recueillement de notre guide SEKI-SAN qui m'a bouleversé. Elle a
passé au moins 15 secondes la tête penchée, les deux bras le long
du corps, à se recueillir devant ce monticule. Pourtant, je ne l'avais pas vu faire
ce geste dans les très nombreux temples que nous avons visités. J'imagine
difficilement comment un pays et ses citoyens peuvent se remettre d'un tel
traumatisme. SEKI-SAN fut aussi très avare de commentaires sur les raisons pour lesquelles les américains
ont utilisé la bombe A.
On passe ensuite devant le cénotaphe des victimes du bombardement. C'est à cet endroit qu'à chaque année, a lieu une cérémonie pour commémorer cet évènement tragique. Monument lui aussi très sobre, il s'agit d'une arche qui coiffe un tombeau où sont inscrits les
noms de toutes les victimes qu'accompagne cet épitaphe: "Puisse les âmes reposer en paix, pour que l'enfer ne soit pas répété". L'arche est dans l'axe du Dôme de la
bombe A.
On visite subséquemment le musée mémorial de
la paix où on retrouve tous les renseignements sur les événements
qui ont mené à la décision de larguer la bombe, sur l'explosion elle même et sur les conséquences de
cette explosion sur les personnes qui ont survécues. Sont aussi
exposés plusieurs objets ayant été déformés par l'explosion, dont cette montre, dont le boitier a presque fondu, et qui s'est arrêtée à 8h16 du matin. Visite faite dans le silence. On a peine à imaginer
ce moment. Partie intéressante, on retrouve plusieurs lettres déclassifiées du département
de la défense américaine ou sont écrites les discussions ayant mené au choix d'utiliser l'arme atomique
et au choix des villes ciblées.
Citons la lettre d’Albert Einstein adressée au président Roosevelt, l’avertissant de la puissance de cette bombe et des conséquences dont découlera son développement. Je ne fais que mentionner qu'on retrouve des arguments
politiques qui sont très troublants. Le développement de la bombe A à
coûté 2 milliards de dollars au trésor américain. Une fortune à l'époque. Il
fallait entre autre prouver au peuple américain que cette dépense était
justifiée ! Aussi, comme les soviétiques
venaient d'entrer dans cette guerre, on voulait leur montrer la supériorité américaine en
armements. Rien à voir avec le fait de tuer plus de 100,000 personnes pour sauver plus de vies américaines ou
japonaises. Enfin, une véritable horreur qu'ont du vivre les habitants de cette ville.
L'impression dominante qui m'anime après cette visite est
celle de l'impuissance. Le fait que nous sommes totalement dépendants
des décisions des dirigeants quant à notre survie, et le fait que nous n’avons aucune influence sur les motivations qui animent ces dirigeants,
dont certains sont assis sur ces milliers de missiles nucléaires.
Je ne sais pas comment on a pu être en appétit après une telle matinée, mais on était en appétit et ce fut une bonne affaire car on aura affaire à un "Bouffe
chrétien", dans un restaurant typique d'HIROSHIMA. Il s'agit de deux étages où sont séparées des
petites concessions de 12-14 places qui servent la crêpe d'HIROSHIMA, le
"fast food" japonais. La chef verse d'abord de la pâte à crêpe, puis
une fois cuite, elle y pose beaucoup de chou râpé, trois
tranches de gras. Elle renverse le tout et y ajoute des fruits de mer, d'autres
légumes, de la viande, etc... Le tout, arrose d'une sauce style barbecue.
Bon, j'en prendrais peut-être une autre fois, mais l'expérience en fallait la peine.
Puis, on fait un trajet de 15km en bus pour se rendre au sanctuaire de
ITSUKUSHIMA, situé sur l'île de MIYAJIMA, joyau de la côte de SANYO. On s'y rend en bateau,
trajet de 2 km à peu près. On aperçoit d'abord le TORII "flottant".
On le nomme ainsi parce qu'à marée haute,
il semble flotter sur l'eau. Ce TORII est célèbre. Il
est acclamé par les NIPPONS comme l’une des trois perspectives les plus spectaculaires du pays.
Il y
a même une forêt de petits AHARAT (en sanscrit) ou RAKHAN (en japonais), qui sont les
500 premiers disciples du bouddha, qui portent de petits chapeaux (parce qu’ils sont illuminés). C'est le temple avec la plus grande influence du bouddhisme tibétain.
On y
retrouve des roues à
prière en montant les escaliers, qui prennent la forme de la rampe d'escalier et un très gros chapelet.
On y retrouve aussi une oeuvre faite de sable de couleurs très variées qui a dû demander des heures de travail et une patience d'ange.
De retour à
l'hôtel, on se dirige vers un autre hôtel où on déguste un
autre souper japonais préparé devant nous par un chef
sur une plaque. On nous sert pour la deuxième fois du bœuf très persillé, du genre
bœuf KOBE, à 300$ du steak!!! Il faut être dans un voyage organisé
pour déguster un bœuf à un tel coût!!!.
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