jeudi 8 mai 2014

VOYAGE AU JAPON – JOUR 8 - MARDI 15 AVRIL -TARAYAMA - SHOKAWA - KANAZAWA

Note au départ : le lecteur pourra constater que quelques fois, il reconnaîtra des passages des guides « Voir » et « Michelin ». Cest volontaire, pour ajouter du contenu aux descriptions du voyage.

Le matin, nous partons découvrir TARAYAMA, ville pauvre en ressources agricoles, mais riche en bois de construction. TAKAYAMA fut jadis réputée pour ses menuisiers. Nous marchons dans la ville pour nous rendre au marché le long de la rivière MIYA. Beaucoup d'artisanat et de nourriture locale. Particularité locale, les KOKEGI, les poupées en bois fabriquées par les parents. Nous marchons ensuite dans le quartier SANNOMACHI. Cet ensemble relativement intact de maisons et de boutiques de l’ère EDO comporte des magasins exclusifs et des brasseries de sake. Nous déambulons dans trois rues parallèles ou on peut admirer les anciennes maisons.
Nous visitons la maison du banquier KUSAKABE MINGEI-KAN. La maison traditionnelle japonaise, toute en bois, est particulièrement peu adaptée au climat de l'archipel. Inchauffable l'hiver et étouffante l'été, elle ne résiste pas aux incendies. 

À l'origine, la maison japonaise n'était pas faite pour être confortable au sens occidental du terme, mais plutôt pour être en harmonie avec la nature et pour vivre plus près d'elle, y compris dans ses manifestations les plus extrêmes, d'où le choix du bois comme structure principale (même si la pierre est très abondante) et de la paille de riz (tatami) pour le sol. Il s'agit d'un bâtiment principal (MOYA) entourée d'une galerie couverte (HISASHI), qui en est, en quelque sorte, l'extension. Cette possibilité de moduler l'espace grace aux panneaux coulissants, dont on ne retrouve pas d'équivalent dans l'architecture occidentale, est due au fait que dès le départ, les bâtisseurs japonais ont conçu la maison comme un espace communautaire et non comme une succession d'espaces individuels. À l'entrée, chacun doit se déchausser avant de pénétrer dans la maison. Mais c'est le seul endroit de la maison où tout le monde est à égalité car sitôt qu'on arrive dans la pièce de réception, la position sociale impose sa place à chacun. Parmi les invites, la personne la plus importante va s'asseoir face au TOKONOMA, une alcôve où, sur fond de tableau ou de calligraphie, on a déposé un bouquet de fleurs. 
Les autres invités prendront place autour de la table (unique meuble de la pièce) selon un ordre hiérarchique très précis. Le propriétaire d'une maison japonaise ne cherche jamais à en mettre plein la vue. Aucune ostentation, aucune décoration superflue, aucune matière brillante ne vient rompre l'harmonie des volumes. La chambre à coucher est entièrement escamotable, on ne la recherche donc pas. Grace à des profonds placards, on range les futons. Cet astucieux système permet d'affecter la pièce à d'autres usages. Seule la cuisine à un objectif unique et elle est située à l'arrière de la maison.
La maison du banquier KUSAKABE est très froide. Une seule source de chauffage, soit un carré creusé dans le sol dans une des pièces où il y avait un feu qui servait aussi à faire bouillir de l'eau. Je ne peux imaginer vivre dans un tel climat pour une longue période. Il n'y a presque pas de meubles.
La maison date de 1879, donc elle n'est pas très vieille. La ville de TARAYAMA était celle qui comprenait le plus de menuisiers très compétents. La maison a été construite par un de ces charpentiers qui a pris 4 ans à la construire. M. JISUKE KAWASHIRI. Il a utilisé le cèdre japonais, le HINOKI. Curieusement, il n'y a pas de grand jardin.
Puis nous reprenons lautobus pour traverser la vallée de SHOKOWA, toujours dans les Alpes japonaises. On monte à 860m puis descend à 530m. On voit cependant des sommets enneigés au loin, ce qui veut dire que les Alpes japonaises sont beaucoup plus élevées en certains endroits. NAGANO est dans le coin; on dit que la région peut recevoir 10m de neige quelques années. Ce pourrait être un excellent endroit pour le ski dans la poudreuse, mais un peu loin !!
Arrivé dans le village de OGIMACHI, du haut dun stationnement d'un restaurant, on peut apercevoir les maisons à toits de chaume, les GASSHO (« mains en position de prière »). Sur les 1800 maisons dorigine, il nen reste que 150. C'est un impressionnant retour dans le temps. Cette région de SHOKAWA a appris à être autonome car elle était souvent enneigée et isolée des autres régions durant un certain temps. Les maisons furent construites durant la deuxième moitié du 18ième siècle. Les gens ont laissé le village en 1968, car ces maisons requièrent beaucoup trop d'entretien. 
Les résidences furent reprises par le département et les nouveaux propriétaires doivent s'astreindre à des travaux de rénovation continuels, dont la réfection du toit de chaume à tous les 50 ans. Les travaux de font par une corvée de plus de 50 personnes qui travaillent en même temps sur un même toit. C'est un collage de plus de 70cm de tiges de foin empilées les unes sur les autres. Le toit est imperméabilisé par la fumée qui se dégage des feux allumés pour chauffer et manger. La fumée sert aussi de fumigène pour les insectes. 

Ce toit est en forme de mains jointes, donc une pente aiguë de 60’ qui rappelle la prière. Ces maisons peuvent accueillir jusqu'à 30 personnes de plusieurs générations ou plusieurs branches d'une même famille. Le grenier servait aussi de serres pour l'élevage du vers à soie. Le cycle du vers à soie se faisait à partir des feuilles du mûrier, cultivées dans la région.





Puis on fait un arrêt à une usine de fabrication artisanale de papier japonais, le WASHI. Je dois avouer que ça ne me tentait absolument pas de voir cela, considérant cette étape comme « une trappe à touristes », mais je dois avouer que l'expérience en a valu la peine. On nous présente un film qui décrit le processus de fabrication du WASHI à partir des branches de mûrier, jusqu'au papier. Cest un processus très complexe. Par la suite, on nous invite à fabriquer nous même trois cartes postales., expérience unique, instructive et intéressante. Visite à la boutique.....évidemment. C'est la première expérience de visite d'une usine de quelque chose au Japon. Cest très peu à comparer avec la Chine ou on nous en faisait visiter à chaque jour. Coucher à l'Ana Crowne Plaza Hotel de KANAZAWA. Excellent choix.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire