Note au départ : le
lecteur pourra constater que quelques fois, il reconnaîtra des passages des guides « Voir » et « Michelin ». C’est volontaire, pour ajouter
du contenu aux descriptions du voyage.
Le matin, nous partons découvrir TARAYAMA, ville
pauvre en ressources agricoles, mais riche en bois de construction. TAKAYAMA
fut jadis réputée pour ses menuisiers. Nous marchons dans la ville pour nous rendre au marché le long
de la rivière MIYA. Beaucoup d'artisanat et de nourriture locale. Particularité locale,
les KOKEGI, les poupées en bois fabriquées par les parents. Nous marchons ensuite dans le quartier SANNOMACHI.
Cet ensemble relativement intact de maisons et de boutiques de l’ère EDO comporte des magasins exclusifs et des brasseries de sake. Nous
déambulons dans trois rues parallèles ou on
peut admirer les anciennes maisons.
Nous visitons la maison du banquier KUSAKABE MINGEI-KAN. La maison
traditionnelle japonaise, toute en bois, est particulièrement peu adaptée au
climat de l'archipel. Inchauffable l'hiver et étouffante l'été, elle ne
résiste pas aux incendies.
À
l'origine, la maison japonaise n'était pas faite
pour être confortable au sens occidental du terme, mais plutôt pour être en
harmonie avec la nature et pour vivre plus près d'elle, y
compris dans ses manifestations les plus extrêmes, d'où le choix
du bois comme structure principale (même si la pierre est très
abondante) et de la paille de riz (tatami) pour le sol. Il s'agit d'un bâtiment
principal (MOYA) entourée d'une galerie couverte (HISASHI), qui en est, en quelque sorte,
l'extension. Cette possibilité
de moduler l'espace grace aux panneaux coulissants, dont
on ne retrouve pas d'équivalent dans l'architecture occidentale, est due au fait que dès le départ, les bâtisseurs japonais ont conçu la maison comme un espace communautaire et non comme une succession
d'espaces individuels. À
l'entrée, chacun doit se déchausser avant de pénétrer dans la maison. Mais c'est le seul endroit de la maison où tout le
monde est à égalité car sitôt qu'on arrive dans la pièce de réception, la position sociale impose sa place à chacun. Parmi les
invites, la personne la plus importante va s'asseoir face au TOKONOMA, une alcôve où, sur fond
de tableau ou de calligraphie, on a déposé un bouquet de fleurs.
Les autres invités prendront place autour de la table (unique meuble de la pièce) selon
un ordre hiérarchique très précis. Le propriétaire d'une maison japonaise ne cherche jamais à en mettre plein
la vue. Aucune ostentation, aucune décoration superflue, aucune matière
brillante ne vient rompre l'harmonie des volumes. La chambre à coucher
est entièrement escamotable, on ne la recherche donc pas. Grace à des profonds placards, on range les futons. Cet astucieux système permet
d'affecter la pièce à d'autres usages. Seule la cuisine à un objectif unique
et elle est située à l'arrière de la maison.
La maison du banquier KUSAKABE est très froide. Une
seule source de chauffage, soit un carré creusé dans le sol dans une des pièces où il y
avait un feu qui servait aussi à
faire bouillir de l'eau. Je ne peux imaginer vivre dans un
tel climat pour une longue période. Il n'y a presque pas de meubles.
La maison date de 1879, donc elle n'est pas très vieille. La
ville de TARAYAMA était celle qui comprenait le plus de menuisiers très compétents. La
maison a été construite par un de ces charpentiers qui a pris 4 ans à la
construire. M. JISUKE KAWASHIRI. Il a utilisé le cèdre
japonais, le HINOKI. Curieusement, il n'y a pas de grand jardin.
Puis nous reprenons l’autobus pour traverser la
vallée de SHOKOWA, toujours dans les Alpes japonaises. On monte à 860m puis
descend à 530m. On voit cependant des sommets enneigés au loin, ce qui
veut dire que les Alpes japonaises sont beaucoup plus élevées en
certains endroits. NAGANO est dans le coin; on dit que la région peut
recevoir 10m de neige quelques années. Ce pourrait être un excellent endroit
pour le ski dans la poudreuse, mais un peu loin !!
Arrivé dans le village de
OGIMACHI, du haut d’un stationnement d'un
restaurant, on peut apercevoir les maisons à toits de chaume,
les GASSHO (« mains en position
de prière »). Sur les 1800 maisons d’origine, il n’en reste que 150. C'est un impressionnant retour dans le temps. Cette région de
SHOKAWA a appris à
être autonome car elle était souvent
enneigée et isolée des autres régions durant un certain temps. Les maisons furent construites durant la
deuxième moitié du 18ième siècle. Les
gens ont laissé le village en 1968, car
ces maisons requièrent beaucoup trop
d'entretien.
Les résidences furent reprises par le département et les nouveaux propriétaires
doivent s'astreindre à
des travaux de rénovation continuels, dont la réfection du toit de chaume à
tous les 50 ans. Les travaux de font par une corvée de plus
de 50 personnes qui travaillent en même temps sur un même toit. C'est un collage de plus de 70cm de tiges de foin empilées les
unes sur les autres. Le toit est imperméabilisé par la fumée qui se dégage des
feux allumés pour chauffer et manger. La fumée sert aussi de fumigène pour
les insectes.
Puis on fait un arrêt à une usine de
fabrication artisanale de papier japonais, le WASHI. Je dois avouer que ça ne me
tentait absolument pas de voir cela, considérant cette étape comme « une trappe à touristes », mais je dois avouer que l'expérience en a valu la peine. On nous présente un
film qui décrit le processus de fabrication du WASHI à partir des branches de mûrier, jusqu'au papier. C’est un processus très
complexe. Par la suite, on nous invite à fabriquer nous même trois
cartes postales., expérience unique,
instructive et intéressante. Visite à la
boutique.....évidemment. C'est la première expérience de visite d'une usine de quelque chose au Japon. C’est très peu à comparer
avec la Chine ou on nous en faisait visiter à chaque jour.
Coucher à l'Ana Crowne Plaza Hotel de KANAZAWA. Excellent choix.
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