vendredi 13 juillet 2012

VALENCIA - 7 JUIN
Valence est une ville habituellement ignorée dans les itinéraires touristiques habituels, probablement parce que sa réputation est de ne pas être une  ville invitante. Mais ce que nous avons vu, dans notre journée, m’a beaucoup plu. Il est intéressant que la compagnie Oceania nous amène ici. La ville est magnifique, toute refaite et nettoyée. L’architecture est typiquement espagnole avec balcons et orielles et beaucoup de décorations en plâtre ou ciment sculpté. La rivière Thuro a été remplie et sert maintenant  de parc et de piste cyclable. Il y a de nombreux jardins, parcs, et les transports en commun nous semblent très bien organisés. Le bateau met à notre disposition une navette entre le port et le centre de la vieille ville. C’est un très bon service. Nous avons décidé de découvrir Valencia par nous-mêmes parce que c’est une ville facilement atteignable, sécuritaire et surtout parce que ma conjointe désire redécouvrir l’endroit où elle demeurait lorsqu’elle vint étudier l’espagnol, en….1969!! Inutile de dire que nous n’avons pu revoir cet endroit. Je crois que tout ce coin a été démoli pour faire place à des bâtiments plus modernes.
Nous découvrons d’abord la cathédrale qui est massive et très peu impressionnante. 










Puis, le marché central, vraiment intéressant, surtout la partie des poissons. 








La Longa de la Seda, ou le marché de la soie, est aussi un très bel édifice, avec un rez-de-chaussée aux colonnes fines d'Allure gothique et un deuxième étage qui servait entre autre de tribunal de commerce, avec un plafond de bois lambrissé. Très bel édifice. 

Puis nous déambulons à travers la ville 
pour revenir à la place de « L’Ayumento», ou place de l'hotel de ville. Place impressionnante, les bâtiments sont très beaux, avec beaucoup d’arbres. On sait maintenant pourquoi on voit tant d’arbres. À part leur beauté, ils servent à rafraîchir la population car la journée est très chaude!!! C’est à ce moment que nous traversons le Thuro à pied pour se perdre dans le quartier de l’Université de Valencia, sans pouvoir reconnaître l’endroit où ma conjointe habitait, il y a 43 ans !!

 Nous retournons au port par taxi, mais en demandant au chauffeur de nous faire
 découvrir la nouvelle merveille de la ville, la «Ville des arts et des sciences », (Ciudad de las Artes y las Ciencias ou CAC), dont le projet a vu le jour au début des années 90.



Ce spectaculaire espace architectural totalement futuriste, entouré de jardins paysagés et plans d'eau, recouvre sur près de 2 km l'extrémité Est du Jardin du Turia. On y retrouve entre autres le « Palais des Arts de la reine Sofia, en forme de squelette de baleine. Ce batiment contient entre autre une salle d’opéra. Il y a aussi un musée océanographique, et « L’Hémisphère », qui contient un planétarium Toute une construction!! D’autres bâtiments s’y ajoutent, donnant à l’étendue une impression d’être ailleurs qu’en Espagne, le style architectural étant tellement différent que celui que nous avions vu dans le centre ville. On réalise aussi que ce vaste complexe a été construit sur des terres très pauvres et éloignées à l’origine du centre ville. On peut distinguer des tentatives d’y construire des bâtiments d’habitation, mais avec la crise financière que subit actuellement l’Espagne, les grues ne semblent pas fonctionner. 

mardi 10 juillet 2012

PALMA DE MAJORQUE - 6 JUIN
Quelle belle découverte que cette île des Baléares. Mais d’abord, nous avons dû vivre une déception lors du tour organisé par le bateau.

L'autobus nous amène d’abord dans une ancienne maison d'été de nobles espagnols appelée ELS
CALDERES DE SANT JOAN. Mais avant de se rendre là bas, l’autobus prend la route de la côte et j’ai vraiment l’impression que toutes les stations balnéaires sont toutes pareilles : grands hôtels qui prennent toute la place le long des plans d’eau, et tous les commerces qui s’y 

rattachent, c’est-à-dire restaurants et commerces de détail. Le port renferme beaucoup de bateaux de plaisance de toutes grosseurs. Nous avons l’impression qu’Il y a beaucoup d’argent qui s’investit ou qui passe ses vacances ici. Je crois même avoir vu le bateau de Guy Laliberté. Un bateau appelé Allegria. Notre première impression de Palma était donc négative, même si, au loin, nous entrevoyions la magnifique silhouette de la cathédrale de Palma.

Le domaine ELS CALDERES DE SANT JOAN vaut la visite, surtout pour la découverte de la façon dont les riches espagnols aménageaient et meublaient les maisons dans lesquelles ils désiraient passer l’été pour fuir les températures torrides des villes, sur le continent.
Puis, nous sommes allés visiter le Château Bellver, seul château circulaire en Europe, construit au XIVième siècle par le roi Jaime I de Majorque. La seule raison de cette visite est de nous permettre des panoramas magnifiques de la ville de Palma.
Après cette visite, nous décidons d’aller explorer la ville de Palma, et c’est là que nous avons le coup de foudre. D’abord une cathédrale magnifique, probablement imaginée à partir de l’architecture gothique certes, mais aussi de l’architecture mauresque, tant les colonnes sont fines et nombreuses. Gaudi l’a visitée car il a redessiné l’hôtel principal. Je n’ai pas de misère à penser que Gaudi s’est inspiré de l’architecture de cette cathédrale, pour imaginer la Sagrada Familia.  CATHÉDRALE PALMA
On remarque aussi, dans cette cathédrale, la chapelle de San Pedro ou abside de l'adoration, par Barcelo, en 2007. C’est du pur style contemporain. C’est une première pour moi, que de voir, dans une cathédrale d’Allure gothique, une chapelle vraiment de style contemporain. C’est vraiment beau. L’artiste a ajouté, à la structure originale, une couche de plâtre peint et sculptée, dans laquelle on retrouve des vagues, des poissons, des hameçons, Jesus, etc... C’est vraiment magnifique. Par la suite, nous déambulons dans les petites rues de Palma où nous découvrons de magnifiques vieilles maisons, petits commerces artisanaux intéressants, et où mon ami se trouve finalement un chapeau de paille !!       
CHAPELLE SAN PEDRO       

Beaucoup de rues avec des platanes. Ma conjointe s’est aussi achetée, des perles de Majorque, évidemment, dans un petit commerce loin des rues commerciales touristiques, à la place Santa Eulalia, très belle petite place. Même les principales artères commerciales touristiques, comme le  Passeig de Born, la rue Jaume III et La Unio ont du caractère, à cause de l’architecture des maisons et commerces, que de l’atmosphère qui s’y dégage.
Donc très belle découverte que cette ville. On imagine la possibilité de nombreux circuits de trekking aussi dans l’île.









PASSEIG DE BORN - PALMA


mercredi 4 juillet 2012

5 juin – Musée Picasso et découverte du bateau

Le Musée Picasso est décevant a souhait. C’a ne vaut vraiment pas le prix d’entrée, et surtout l’attente pour y accéder. Je n’imagine même pas la durée de cette attente en pleine période touristique.  On n’y retrouve aucune oeuvre maitresse, à l’exception d’une série de 20 tableaux inspirés des Ménines de Velasquez. En passant, ce n’est pas tout le monde qui connaît cette œuvre. On aurait pu placer une copie des Ménines à côté des interprétations de Picasso, pour nous rappeler de quoi a l’air l’original, car lorsque Picasso en a fini, elle n’y ressemble vraiment plus!!




   






En après-midi, nous découvrons le bateau sur lequel nous explorerons une des îles des Baléares, le sud de l’Espagne, deux des îles Canaries, deux villes du Maroc et Lisbonne, du 5 au 17 juin prochain. C’est le Riviera, de la ligne Océania. Bateau de1250 passagers, c’est l’antithèse des immenses bateaux de 3500-4000 passagers. Nous n’avons pas senti qu’il y avait plus de monde sur ce bateau que sur l’Insignia, de la même ligne, dernier bateau de la ligne Oceania sur lequel nous avons voyagé, qui ne           LE RIVIERA À PALMA DE MAJORQUE

compte que 685 passagers. Un bateau neuf, dont le voyage inaugural date d’avril 2012. Aucune rouille, il sent encore le neuf. Les draps sont neufs, les meubles sont neufs. C’est vraiment agréable de se retrouver dans du neuf sur un bateau, surtout lorsqu’on considère le nombre de personnes qui utilisent maintenant ce mode de voyagement. Nous avons une superbe chambre de 282pi2, ce qui est 25% de plus que celle de la même catégorie sur l’Insignia. La décoration de la chambre est en bois brun foncé, qui fait cependant  style « gentleman club ». Très beau balcon avec chaises en simili rotin. Le bateau est couvert d’œuvres d’art contemporain originales, et on y retrouve beaucoup d’incrustations de verre Lalique, comme le magnifique lustre de la grande salle à dîner. La qualité de la nourriture y sera exceptionnelle pour toute la croisière. Nous avons droit à une réservation dans chacun des 4 restaurants du bateau, soit le restaurant « Chez Jacques », français, « Red Ginger », asiatique-fusion, mon coup de cœur du voyage, « Toscana », italien et « Polo », le steak house. Chacun de ses restaurants est décoré de façon distincte et la nourriture est vraiment différente et excellente. La salle à dîner principale est magnifique et le menu est différent à chaque jour, offrant une cuisine moderne, santé, végétarienne, etc… Il y en a pour tous les goûts. Finalement, le buffet est tout aussi impressionnant avec la très grande variété de mets qu’on y sert. Voyager à cette période de l’année nous permet de souper à la clarté, car le soleil se couche vers les 21h45.
Les destinations particulières offertes par la ligne Oceania, la nourriture, le confort de la chambre et la très grande amabilité et compétence des membres du personnel  sont, pour moi, une des raisons pour lesquelles il vaut la peine de payer plus cher pour faire un voyage sur cette ligne.




lundi 2 juillet 2012

4 JUIN – BARCELONE – deuxième journée


Nous avons revisité la SAGRADA FAMILIA. Véritable coup de cœur de tout le voyage. Dès l’entrée, j’ai ressenti un sentiment de grandeur et de grand bien être, malgré la présence de milliers de visiteurs. Presque tout l’intérieur de la cathédrale est terminé. La cathédrale a été consacrée l'an dernier par Benoît V. Il reste les vitraux et le plancher, qui sera fait de mosaïque. Les échafaudages ont tous été retirés. On peut maintenant avoir une bonne idée de la façon dont Gaudi l’avait imaginée. De belles longues et fines colonnes supportent un plafond très élevé. Il s’inspirait de la nature pour imaginer ses créations architecturales et on voit la forme des colonnes qui imitent les arbres. Gaudi s’est entre autre inspiré des œuvres architecturales mauresques. 
Les mosquées célèbres comme celle de Cordoue, sont supportées par une multitude de colonnes contrairement aux cathédrales chrétiennes qui, habituellement, reposent sur des colonnes immenses et massives. La cathédrale de Cadix, par exemple, est supportée par des colonnes avec un des plus long diamètre que je n’aie jamais vu. On nous dit que lorsque les tours extérieures seront terminées, dont la tour de Jésus qui sera la plus haute, que la lumière filtrera par le toit à la façon dont la lumière pénètre dans une foret tropicale. Il faudra donc revenir pour voir cet effet. On complète aussi un vitrail à chaque trois semaines. Gaudi n’a pas imaginé le contenu des vitraux. Ce sont donc des artistes contemporains qui créent les œuvres. Gaudi n’avait déterminé que les couleurs. Je peux vous assurer que les vitraux sont époustouflants. Une orgie de couleurs diverses, mais de bon goût. Contrairement aux cathédrales médiévales, les vitraux ne contiennent pas de personnages ; uniquement que des couleurs.
La Sagrada Familia, c’est véritablement un chef d'oeuvre! Elle vaut le déplacement à Barcelone à elle seule.
En passant, si vous vous y rendez, il y a une entrée dédiée à ceux qui ont acheté leur billet sur Internet. Lors de notre passage, il n’y avait personne dans cette file ; par contre, nous avons dû patienter 15 minutes dans la file « régulière », qui nous est cependant apparue plus longue qu’elle l’était en réalité !

Nous avons passé le reste de la journée à déambuler le Passeig de la Gràcia, pour y revoir les maisons célèbres imaginées par Gaudi, puis, après un lunch au restaurant Madrid-Barcelone (super, très bon, cuisine locale, fraîche, beaucoup de barcelonais. Situé sur Arago, au coin de Passeig de la Gràcia. 14€ incluant un verre de vin ou une bière!), nous avons marché jusqu’à la Méditerranée, pour y 

revoir entre autre, la célèbre baleine de Frank Gery, sur la plage.
Pour le souper, l’hôtel nous a de nouveau recommandé un restaurant un peu plus haut de gamme que celui d’hier, mais encore dans des limites acceptables. Le  SENYOR PARALLUDA sur Carrer Argentaria 57, luxueux décor, moderne, excellente nourriture et finalement, avec un rapport qualité prix incroyable. Il faut dire que le prix des vins, contrairement à ce qu’on nous charge au Québec, est très acceptable. On peut boire un excellent vin espagnol pour 20€, taxes et service compris !
Demain, on découvre notre bateau

samedi 30 juin 2012

BARCELONE 2-4 juin 2012


Première étape d'un voyage qui nous mènera, par bateau, de Barcelone à Lisbonne.
Pour une rare fois, nous conduisons de Québec vers Montréal où notre ami nous a gentiment fourni l’espace de stationnement pour les trois prochaines semaines. Air Transat fournit l’avantage des vols directs Montréal-Barcelone et, pour notre retour, Lisbonne-Montréal. Ceci élimine l’attente à Frankfort ou Munich, si on vole par Air Canada, et le temps de la connexion. L'aller en auto vers Montréal ne dérange pas, on part, mais 3 heures d’auto au retour, c’est une toute autre chose.  
Je peux dire d'emblée que notre expérience fut concluante. L'utilisation de l’auto m'apparait préférable à celles des connexions aériennes, en terme d'économie de temps et d'énergie, s’il existe des possibilités de vols directs à partir de Montréal, et si l'heure d'arrivée du vol de retour est dans une fourchette "acceptable". Je ne crois pas que de conduire à 03h00 du matin est intéressant au retour d'un vol de 7 heures!.
Bon, nou allons partir, mais.....comme il arrive souvent....., notre vol fut retardé de deux heures, et nous avons dû attendre une autre heure dans l’avion pour je ne sais quelle raison. Lorsque le départ doit être à 22h00 et qu’il se fait effectivement à 01h00, la différence se fait sentir durant le vol (manger ou dormir ?) et à l’arrivée. Petit commentaire sur Air Transat. On paye moins cher, mais on en a pas mal moins. La nourriture n'est pas à la hauteur de celle d'Air Canada, on ne sert qu'un minuscule verre de vin et le système de divertissement, et bien, il n'en est pas un. Mais, c'est moins cher et c'a nous mène là où mous voulons aller.
Ah ! revoir Barcelone. Quelle belle ville, agréable, dynamique. C’est notre quatrième voyage ici et on commence à se sentir chez nous !

Notre hôtel se nomme « HOTEL BARCELONE CATEDRAL ». C’est un hôtel boutique très bien situé, presque adjacent à la cathédrale de Barcelone, mais sur une rue très peu passante. L’hôtel est moderne, luxueux, confortable et vraiment propre. Le personnel est accueillant, Le wi-fi est fourni gratuitement et les petits déjeuners sont compris dans le prix. Ces petits déjeuners sont servis sous terrasse ou à l’intérieur. Ils sont succulents et très copieux. Un très bon choix d’hôtel pour Barcelone. Presque tout est à distance de marche.
Malgré la fatigue du voyage, nous avons refait connaissance avec le vieux Barcelone. Lors de nos dernières visites, nous avions eu de la pluie. Revoir Barcelone sous le soleil, même si c’est chaud, nous procure une vision très différente de la ville. Se perdre dans les vieilles rues et découvrir de nouvelles fenêtres, portes, façades : quel plaisir.
L’hôtel nous a recommandé un restaurant très sympatique et vraiment excellent: le « CUINES DA SANTA CATERINA », situé dans le "Merkat de Santa Catorina". L’ambiance est particulièrement dynamique. Le rapport qualité prix est particulièrement satisfaisant. J’ai choisi les calmars poêlés et le cochon au lait. Vraiment excellent.
Suite demain


vendredi 29 juin 2012

JAMES TAYLOR EN SPECTACLE À LA PLACE DES ARTS, LE 28 JUIN 2012

J’aime James Taylor depuis très longtemps, mais je ne l’avais jamais vu en spectacle. Je suis encore sur le nuage où il m’a littéralement propulsé, lui et sa « gagne », lors de son spectacle du 28 juin à la PDA. Je crois même avoir presque cogné à la porte du ciel durant la soirée, tant certains des moments musicaux qu’il nous a livrés étaient magiques.
D’abord James Taylor a 64 ans. Il conserve toujours cette voix un peu particulière, mais très précise et si agréable à entendre. En l’écoutant, on le devine bon musicien, mais on réalise qu’il est aussi un excellent technicien de la musique lorsqu’on le voit manier la guitare, ou plutôt les trois guitares dont il nous a fait l’honneur d’entendre.
Ensuite il y a l’interprétation des textes avec cette voix. Peu de différence dans le style musical entre ce qu’on entend sur le CD et la reddition « live », mais toute la puissance et la différence proviennent de l’ajout du talent de ses musiciens et de ses choristes.
Je ne suis pas un mélomane comme j’imagine ce que peut être un mélomane. J’aime plusieurs styles de musique. J’avoue avoir un faible pour le style « folk rock ». Alors la rencontre des mots et de la trame musicale de James Taylor, de sa voix particulière et de la musique éblouissante et admirable qu’ont fournie ses 11 musiciens et choristes m’a littéralement propulsé sur mon nuage.
Sa complicité avec la foule et ses choristes et musiciens était communicative. Plusieurs succès, dont « You’ve got a friend », que nous avons eu le bonheur d’entendre, contrairement à ceux qui étaient au spectacle de la veille, nous ont été livrés, dont « Mexico », « Steamroler », « Country Road » et « Sweet Baby James ». J’ai adoré quelques pièces qui m’étaient inconnues et que j’avais peu entendues, comme « Frozen man » et une autre, balade amoureuse qui m’a catatonisée, et dont je ne connais pas le titre. Nous avons aussi eu des moments où il était seul avec sa guitare acoustique. Ce sont ces moments précieux où sa voix est particulièrement à l’honneur. Plusieurs styles de musique nous ont été livrés : le style western, la balade, le rock, le latino (à sa façon, avec son percussionniste cubain),etc.. À la fin, tous les spectateurs de la PDA étaient debout pour taper des mains et danser au son de « How sweet it is ».
Vraiment, « How sweet it is » résume bien cette soirée : « How sweet it is to listen to you » !!
Merci James et à la prochaine.


Ps petite note : à la PDA, les gens ouvrent continuellement leur téléphone portable pour prendre leur « tweet » ou pour filmer et prendre des photos. Je ne comprends pas pourquoi la PDA tolère cela, ou plus encore, comment les spectateurs adjacents à ces personnes tolèrent c’a ! Imaginons un instant que tous les écrans cathodiques des spectateurs soient allumés ! Enfin…

lundi 2 avril 2012

VIEILLIR, selon Bernard Pivot

J'ai dernièrement reçu ce texte magnifique de ma conjointe, qui elle-même, l'avait reçue d'une grande amie. Il provient du dernier livre de Bernard Pivot, intitulé "Les mots de ma vie". J'avais entendu parler de ce livre, qui consiste pour Pivot à écrire un texte sur un mot de chacune des lettres de l'alphabet, mais la critique n'était pas très bonne. Le texte sur le vieillissement, lui, est excellent. Il apporte un nouvel éclairage au vieillissement. Comme le dit si bien l'amie de ma conjointe: "C'est l'un des rares textes sur vieillir qui ne soit pas pleurnicheur et négatif".
Si je puis me permettre de le critiquer un peu, tout ce que dit Pivot est vrai, dans la mesure où on conserve la santé. Dès que cette denrée nous est retirée, la vieillesse dite "négative" prend le dessus. Peut-être même suis-je dans l'erreur. Peut-être devrais-je écrire simplement que la vieillesse prend le dessus dès qu'on perd le contrôle sur notre corps ou notre esprit.
Qu'en pensez-vous?


> Vieillir, c’est chiant. 
> J’aurais pu dire : vieillir, c’est désolant, c’est insupportable, c’est douloureux, c’est horrible, c’est déprimant, c’est mortel. 
> Mais j’ai préféré « chiant » parce que c’est un adjectif vigoureux qui ne fait pas triste.
> Vieillir, c’est chiant parce qu’on ne sait pas quand ça a commencé et l’on sait encore moins quand ça finira. 
> Non, ce n’est pas vrai qu’on vieillit dès notre naissance. 
> On a été longtemps si frais, si jeune, si appétissant. 
> On était bien dans sa peau. 
> On se sentait conquérant. Invulnérable. 
> La vie devant soi.
> Même à cinquante ans, c’était encore très bien.
> Même à soixante. 
> Si, si, je vous assure, j’étais encore plein de muscles, de projets, de désirs, de flamme.
> Je le suis toujours, mais voilà, entre-temps – mais quand – j’ai vu le regard des jeunes, 
> des hommes et des femmes dans la force de l’âge qu’ils ne me considéraient plus 
> comme un des leurs, même apparenté, même à la marge. 
> J’ai lu dans leurs yeux qu’ils n’auraient plus jamais d’indulgence à mon égard. 
> Qu’ils seraient polis, déférents, louangeurs, mais impitoyables.
> Sans m’en rendre compte, j’étais entré dans l’apartheid de l’âge.
> Le plus terrible est venu des dédicaces des écrivains, surtout des débutants. 
> « Avec respect », « En hommage respectueux », Avec mes sentiments très respectueux ». 
> Les salauds !
> Ils croyaient probablement me faire plaisir en décapuchonnant leur stylo plein de respect ? 
> Les cons !
> Et du « cher Monsieur Pivot » long et solennel comme une citation 
> à l’ordre des Arts et Lettres qui vous fiche dix ans de plus !
> Un jour, dans le métro, c’était la première fois, une jeune fille s’est levée 
> pour me donner sa place. 
> J’ai failli la gifler. 
> Puis la priant de se rasseoir, je lui ai demandé si je faisais vraiment vieux, 
> si je lui étais apparu fatigué.
> « Non, non, pas du tout, a-t- elle répondu, embarrassée. J’ai pensé que… » 
> Moi aussitôt : «Vous pensiez que…?
> - Je pensais, je ne sais pas, je ne sais plus, que ça vous ferait plaisir 
> de vous asseoir. 
> - Parce que j’ai les cheveux blancs ?
> - Non, ce n’est pas ça, je vous ai vu debout et comme vous êtes plus âgé que moi, ç’a été un réflexe, je me suis levée…
> - Je parais beaucoup beaucoup plus âgé que vous ?
> - Non, oui, enfin un peu, mais ce n’est pas une question            d’âge…
> - Une question de quoi, alors ?
> - Je ne sais pas, une question de politesse, enfin je crois…»
> J’ai arrêté de la taquiner, je l’ai remerciée de son geste généreux 
> et l’ai accompagnée à la station où elle descendait pour lui offrir un verre.
> 
Lutter contre le vieillissement c’est, dans la mesure du possible, ne renoncer à rien. 
> Ni au travail, ni aux voyages, ni aux spectacles, ni aux livres, ni à la gourmandise, 
> ni à l’amour, ni à la sexualité, ni au rêve.
 
> Rêver, c’est se souvenir tant qu’à faire, des heures exquises. 
> C’est penser aux jolis rendez-vous qui nous attendent. 
> C’est laisser son esprit vagabonder entre le désir et l’utopie. 
> La musique est un puissant excitant du rêve.
> La musique est une drogue douce.
> J’aimerais mourir, rêveur, dans un fauteuil en écoutant 
> soit l’adagio du Concerto no 23 en la majeur de Mozart, 
> soit, du même, l’andante de son Concerto no 21 en ut majeur, 
> musiques au bout desquelles se révéleront à mes yeux pas même étonnés 
> les paysages sublimes de l’au-delà.
> Mais Mozart et moi ne sommes pas pressés.
> Nous allons prendre notre temps. 
> Avec l’âge le temps passe, soit trop vite, soit trop lentement. 
> Nous ignorons à combien se monte encore notre capital. 
> En années? En mois? En jours
? 
> Non, il ne faut pas considérer le temps qui nous reste comme un capital. 
> Mais comme un usufruit dont, tant que nous en sommes capables, 
> il faut jouir sans modération.
 
> Après nous, le déluge? Non, Mozart.