samedi 23 avril 2011

UNE CHIRURGIE ET UNE HOSPITALISATION COMME UNE AUTRE!? –partie 2 de 3 – LE PRÉ OPÉRATOIRE ET LA CHIRURGIE

Le dénominateur commun de toutes les activités et les actes professionnels auxquels j'ai été soumis lors de mon hospitalisation peut se résumer ainsi:
SOURIRE, COURTOISIE, RIGUEUR, SÉCURITÉ ET PROFESSIONNALISME.
Que ce soient les activités préparatoires à la chirurgie organisées par l'équipe de l'Unité d'accueil en chirurgie ou la chirurgie et l’hospitalisation qui ont suivi, tous les personnels et professionnels avec lesquels j’ai été en contact ont été d'une courtoisie exemplaire avec moi. Je dois ajouter que le fait que j’aie été Directeur dans cet établissement n’a pas joué car personne ne m’a reconnu; j’ai quitté l’établissement il y a maintenant 15 ans.

LE PRÉ-OPÉRATOIRE
Je me suis préparé pour subir cette chirurgie comme si je m’entraînais pour courir un marathon. (si mes deux collègues et amis belges me lisent, ils doivent rigoler, eux qui passent une partie de leurs vacances à courir les marathons dans des villes différentes; leur entraînement doit être un peu plus éreintant que le mien!). Même si je maintiens généralement une bonne forme physique, un mois avant la chirurgie,  j'ai augmenté la cadence et la durée de mon jogging habituel, ajouté des étirements et pratiqué le yoga avec mon moniteur privé, ma conjointe, qui en fait depuis plus de 20 ans. J'ai ajusté mes portions alimentaires pour revenir à mon poids santé puis finalement, j'ai cessé la consommation d’alcool une semaine avant la chirurgie. Je crois qu’après un certain âge, cette mise en forme est bénéfique. De rares articles mentionnent le lien entre le conditionnement physique et une meilleure récupération..

À l’Unité d’acueil de chirurgie, où se font tous les examens une semaine avant la chirurgie, les "Bonjours - Comment allez-vous" ont été présents à chaque rencontre, les indications et les instructions claires et les rendez-vous, à l'heure. Je souligne la qualité du "Guide d’accompagnement pour la chirurgie colo-rectale avec anosthomose" qui m'a été expliqué par une infirmière et qui m’a été remis. J’ai relu ce guide au moins 2 fois avant la chirurgie.
L'admission m'appelle la veille en me disant de me présenter à la chirurgie d'un jour le lendemain, à 8h30. Je ne serai donc pas le premier patient opéré par mon chirurgien. Il se sera pratiqué sur un autre avant moi!!

LA CHIRURGIE
Le processus débute à la chirurgie d'un jour où la préposée à la réception, de façon courtoise et polie, m'informe de la suite des évènements, m'enregistre, et vérifie pour la première fois les informations apparaissant sur le bracelet que je porterai tout le long de cette hospitalisation. Après une attente d'à peu près une heure,  une préposée de la chirurgie d'un jour se présente avec le sourire et m'invite à me "transformer" en patient. Se transformer en patient, c'est enfiler la fameuse jaquette d'hôpital!. C'est là que débute le sentiment de dépendance envers les autres. Pour ne pas qu'on se promène les "fesses à l'air", on nous fournit une robe de chambre, ce qui permet à la fois de nous réchauffer (on a plus froid lorsqu'on est craintif) et de conserver un brin de modestie(!), même à mon âge. Elle informe par la suite ma conjointe de la suite des évènements de la journée, lui fournit les numéros de téléphone qu'elle pourra appeler pour connaître le numéro de la chambre qui me sera allouée et l'heure à laquelle j'y serai transféré. Puis, vient le moment de la séparation. Je crois que ma conjointe est plus nerveuse que moi! Il est probable que les conjoints vivent plus d'angoisse que nous, ne pouvant ressentir ce que nous ressentons et étant eux-aussi impuissants face aux évènements qui seront programmés. Je suis ensuite pris en charge par une infirmière de la chirurgie d'un jour qui m'accueille elle aussi avec le sourire. Elle vérifie si je suis bien le bon patient qui est inscrit sur la liste opératoire, vérifie de nouveau le bracelet et ses informations, revérifie les allergies, prend mes signes vitaux et m'indique comment me diriger au bloc opératoire par moi-même. Je remarque par ce geste qu’on a cessé d'infantiliser les patients en leur fournissant toujours un brancardier pour leurs déplacements dans l'hôpital. J'arrive donc au bloc opératoire seul, et y suis accueilli encore une fois par la personne à l'accueil qui se présente, elle aussi sourire au visage. Elle vérifie mon bracelet, vérifie une fois de plus les allergies, m'indique la chaise où je m'assoierai en attendant mon tour. Elle me demande finalement si je désire une couverture et si oui, doit-elle la placer  sur les épaules ou sur les jambes (!). Je suis renversé par la pertinence et la qualité de ce service en apparence bénin. On est bien, on a chaud et il y a tellement d'activités autour de nous qu'on en oublie notre nervosité. La résidente en anesthésie se présente avec le sourire, me rassure sur les médicaments qui me seront administrés, m'informe de la façon dont l'anesthésie fonctionnera, vérifie le fonctionnement de mon articulation maxillaire, pour ne pas avoir de surprise lors de l'intubation, regarde ma gorge et refait un questionnaire médical sommaire. L'anesthésiste suit, peu de temps après. Elle se présente elle aussi avec le sourire et elle me rassure de nouveau sur mes inquiétudes face à la médication qui me sera administrée (j'ai déjà eu des réactions paradoxales avec des médicaments utilisés lors d'anesthésies antérieures il y a 25 ans). Arrive le résident en chirurgie qui lui aussi se présente avec le sourire et finalement mon chirurgien, qui vient me donner le dernier mot d'encouragement.
La table est mise, reste plus qu’à attendre encore un peu.
Finalement, arrive l'infirmière de la salle d'opération qui se présente elle aussi avec le sourire. Elle m’invite à marcher avec elle vers la salle d'opération. Je me couche moi-même sur la table d'opération!. Tout un changement avec ce qui se passait auparavant où on arrivait sur une civière! C’est "gagnant-gagnant". C'a requiert moins de personnel qui brancarde et c'a nous donne confiance. C'a nous permet aussi de voir tout ce qu'il y a dans une salle d’opération, ce qu'on ne peut pas faire lorsqu'on est couché sur une civière et qu'on regarde par en haut(!).
Une fois couché, c'est la sensation de dépendance et d’impuissance totale. LA TOTALE. L’impuissance devant notre incapacité d’exercer le moindre petit contrôle sur ce qui va survenir à partir de ce moment. L'inhalothérapeute se présente, elle aussi avec le sourire. Elle explique ce qu'elle va faire. J'ai le temps de lui dire qu'une de mes meilleures amies est aussi inhalothérapeute à l'Hôtel-Dieu de Québec (qui fait partie du même établissement), ce qui déclenche aussitôt dans la salle d'opération une réaction qui m'a fait rigoler. "On sait bien, il est ami avec les inhalothérapeutes de la Haute Ville, pas avec celles de la Basse Ville" Les stigmates "Haute-Ville-Basse-Ville" sont toujours présents, même 15 ans après la fusion!! Après ces plaisanteries, la résidente en anesthésie et l'anesthésiste se présentent de nouveau et on m'applique un masque avec une ventilation à 100% d'oxygène. Encore un changement : on administre plus de médicaments en préopératoire, du moins pour un cas comme moi. Ce sera la dernière chose que je me souviendrai de la salle d'opération car la prochaine chose qui m'arrivera, c'est le réveil.
Pour ceux et celles qui voudraient voir comment on procède pour faire une hémi colectomie par laparoscopie, il existe une multitude de videos sur You Tube; en voici un exemple http://www.youtube.com/watch?v=Kw2XADiUyxU

Et quel réveil!! Très peu de douleurs et aucune nausée, juste le sentiment que j'ai passé avec succès la première étape. Les prochaines heures sont vagues. Mon premier vrai souvenir est mon arrivée dans ma chambre au A6 Est ou on s'attroupe autours de mon lit pour me transférer de la civière opératoire au lit. IL est environ 15h30, soit la fin du chiffre de jour. Aucune anicroche; encore là le sourire, les mots de bienvenue, la réassurance sur mon état. Je m'aperçois que je peux converser et comprendre ce qui m'arrive, à peine 5 heures après le début de l'anesthésie. Les progrès scientifiques en anesthésie sont remarquables : les nouveaux médicaments utilisés en anesthésie sont beaucoup moins toxiques et plus ciblés.
Prochaine publication: l'hospitalisaiton et la conclusion

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